Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira vendredi pour parler du Tchad, où une nouvelle offensive de rebelles soutenus par le Soudan est en cours, a annoncé jeudi l'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, qui préside le Conseil en mai.

La réunion, à la demande du gouvernement tchadien, donnera lieu à un compte-rendu de la situation par le secrétariat de l'ONU, puis à des consultations à huis clos, a précisé M. Tchourkine.

Les rebelles tchadiens venus du Soudan ont affirmé jeudi progresser vers N'Djamena, la capitale, et ont engagé des combats contre l'armée à une centaine de kilomètres d'Abéché (est), où sont installées les agences humanitaires, contraintes de réduire leurs activités.

L'Union des forces de la résistance (UFR), qui réunit neuf mouvements rebelles tchadiens pour renverser la «dictature» du président Idriss Deby Itno, a promis mercredi de tout faire pour arriver à N'Djamena, son «objectif final», où les rebelles avaient déjà pénétré en février 2008 sans parvenir à faire chuter Idriss Deby.

Le chef de la diplomatie tchadienne Moussa Faki Mahamat a appelé l'ONU et l'Union africaine (UA) à condamner un «acte d'agression manifeste, de grande envergure», qu'il a attribué au Soudan.

L'UA et la France ont invité N'Djamena et Khartoum à respecter les accords signés mais restés sans effet.

Paris, du côté de Deby lors de l'offensive de 2008, a indiqué qu'elle menait des opérations de renseignement en fournissant à l'ONU, au Tchad et au Soudan des «éléments d'information» sur des «faits incontestables» concernant l'offensive.

«La France souhaite que le Conseil de Sécurité (...) condamne fermement cette nouvelle attaque (...)», a précisé le ministère français des Affaires étrangères.