Plus de 300 enfants soldats issus de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL) du Burundi se sont révoltés lundi soir contre leurs conditions de vie à la base de Gitega (centre) où ils sont regroupés depuis avril, a-t-on appris mardi de sources officielles.

«Les 340 enfants soldats regroupés dans le centre de démobilisation de Gitega se sont mutinés depuis hier (lundi) soir. Ils ont cassé des vitres et fait du tapage toute la nuit et ce matin, ils sont sortis armés de gourdins et ont perturbé l'ordre dans une partie de la ville», a annoncé à l'AFP le responsable du centre, Romain Ndagabwa, joint par téléphone.

Une école primaire et deux écoles secondaires proches de ce centre ont dû fermer leurs portes et deux écoliers se sont blessés légèrement en fuyant dans la panique, selon une source policière de Gitega (100 km à l'est de Bujumbura).

«Ces enfants soldats réclament une meilleure nourriture, de nouvelles couvertures et ils demandent aussi qu'on les reconduisent chez eux d'autant que la formation qu'ils devaient suivre est terminée depuis un bon moment», a assuré M. Ndagabwa.

Ces 340 enfants soldats dont trois filles, tous âgés de 16 et 17 ans, étaient arrivés dans le centre de démobilisation de Gitega entre le 2 et le 10 avril.

«Le calme est revenu à Gitega à la mi-journée suite à une réunion organisée par le gouverneur de Gitega, Selemani Mossi, en compagnie des responsables de la police et du Bureau intégré de l'ONU au Burundi (Binub) avec ces enfants soldats», selon la même source policière.

Les FNL, dernière rébellion encore en activité il y a peu, sont officiellement devenues un parti politique le 21 avril. Le Burundi tente de sortir depuis 2006 de 13 ans d'une guerre civile qui a fait au moins 300.000 morts.

Au total, 3.500 ex-rebelles ont été intégrés courant avril dans l'armée et la police. 5.000 autres doivent être démobilisés d'ici le 15 mai. Plus de 10.000 autres, considérés comme de simples miliciens, rentreront directement chez eux avec 62 euros en poche.