La marine française a relâché vendredi, faute de preuves suffisantes, trois pirates présumés, capturés la veille au large de la Somalie, a constaté un journaliste de l'AFP.

«J'ai reçu l'ordre de les relâcher», a expliqué le commandant de la frégate Nivôse, le capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec.

Le cas est «un peu léger en terme de preuves», notamment en raison de l'absence d'armes sur le «bateau-mère» des pirates présumés, a-t-il expliqué.

Les trois suspects ont été remis à bord de leur embarcation, avec des provisions d'eau et des médicaments. Ils devaient être «pris en charge» vendredi après-midi par un patrouilleur seychellois qui ralliait la zone, a expliqué le commandant du Nivôse, sans plus de précisions.

La frégate de surveillance française avait intercepté jeudi matin à 420 milles nautiques des côtes somaliennes, dans la Zone économique exclusive (ZEE) des Seychelles, le «bateau-mère» de pirates présumés et capturé les trois individus qui se trouvaient à bord.

Les trois suspects, qui n'ont opposé aucune résistance lors de l'assaut jeudi avaient été transférés à bord de la frégate pour y être interrogés. Après une visite médicale, ils avaient été installés sur le pont avant de la frégate, où ils avaient passé la nuit, sous surveillance, allongés sur des lits de camp.

Dans le «bateau-mère», d'une dizaine de mètres de long, les marins français avaient trouvé 13 fûts d'essence, de l'huile et des bougies pour moteur hors-bord, et plusieurs brassières de sauvetage du Bow Asir, un chimiquier norvégien capturé par des pirates le 26 mars et libéré le 14 avril, de source militaire.

Sur les 101 pirates présumés capturés jusqu'alors par la marine française, 27 ont dû être relâchés faute de preuves, a-t-on rappelé de source militaire. Les autres ont été remis à la justice des Etats avec lesquels des accords ont été conclus, notamment le Kenya.