Le principal groupe armé nigérian, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), a annoncé avoir libéré dimanche l'un de ses deux otages britanniques, détenus depuis sept mois, confirmant de précédentes informations.

Le MEND a indiqué dans un communiqué pouvoir «confirmer que l'otage britannique Robin Barry Hughes a retrouvé sa liberté aujourd'hui dimanche 19 avril 2009, vers 17H30 (16H30 GMT), après avoir été remis à des contacts qui l'ont à l'heure tour remis à ses employeurs».

Le second otage, Matthew Macguire «restera sous notre garde jusqu'à nouvel ordre», ajoute le mouvement.

Une source sécuritaire nigériane dans la «capitale» pétrolière Port Harcourt, dans le sud de la fédération nigériane avait annoncé plus tôt à l'AFP avoir réceptionné l'otage.

«Nous l'avons reçu et il est soigné. Il est dans un état stable», avait indiqué cette source à l'AFP par téléphone. Simon Hughes, frère de l'otage, a également confirmé sa libération, précisant lui avoir parlé au téléphone.

«Son moral est plutôt bon (...) Évidemment, il a dit que ça avait été très difficile et qu'il n'était pas particulièrement en forme, mais il va bien», a déclaré Simon Hughes à la télévision britannique Sky News.

Le MEND avait annoncé dans la journée qu'il libèrerait «bientôt» M. Hughes.

Le MEND «va procéder bientôt à la libération de Robin Barry Hughes pour des raisons de santé et en fonction de son âge», indiquait-il dans un courriel à l'AFP.

«Cette libération (...) est un geste qui nous met sur un piédestal plus élevé que le gouvernement nigérian», se félicitait le MEND, assurant qu'aucune rançon n'avait été versée en échange.

L'otage britannique a été libéré sur la rive de la rivière Batholomew, près de l'Océan atlantique, a précisé la source sécuritaire. Il sera remis lundi à son employeur, Hydrodive, une société de services pétroliers.

Les deux Britanniques, Robin Hughes et Matthew Maguire, faisaient partie d'un groupe de 27 employés du secteur pétrolier - cinq expatriés et 22 Nigérians - enlevés en septembre 2008 à bord d'un navire dans le sud du Nigeria par des hommes armés.

Après leur enlèvement, le MEND avait affirmé les avoir «secourus». Il avait relâché les autres otages mais retenait toujours depuis lors les deux Britanniques.

Le mouvement réclamait jusqu'ici, en échange de la libération des deux otages, celle du chef du MEND Henry Okah, arrêté en 2007 et inculpé de trahison et de trafic d'armes par la justice nigériane.

Le MEND affirme que la libération de l'otage est à porter au crédit d'Henry Okah qui l'a demandée «pour des raisons humanitaires».

Des photos des deux Britanniques avaient été diffusées en janvier par le MEND, qui affirmait alors qu'ils se portaient bien. Mais début février, le plus actif des groupes armés du delta du Niger avait affirmé que l'un des deux hommes - dont il n'avait pas dévoilé l'identité - avait «contracté une maladie étrange,» qu'il était «très malade» et devait voir un médecin.

Les enlèvements sont fréquents depuis trois ans dans le sud du Nigeria en proie aux violences, où des groupes armés revendiquant une meilleure redistribution des revenus de l'or noir ou des bandes criminelles prennent en otages des employés de l'industrie pétrolière.

La plupart des otages sont libérés sains et saufs après quelques jours ou semaines de captivité, le plus souvent après versement d'une rançon.