Plusieurs centaines de partisans de l'opposant malgache Andry Rajoelina se sont brièvement rassemblés jeudi à la mi-journée devant le bâtiment abritant le bureau à Antananarivo du président Marc Ravalomanana, a constaté un journaliste de l'AFP.

Environ 3.000 manifestants s'étaient d'abord réunis sur leur lieu habituel de rassemblement, la place du 13-Mai, au coeur de la capitale malgache.

Certains d'entre eux ont ensuite convergé vers le ministère des Finances et le palais Ambohitsorohitra, qui hébergeait le bureau du maire avant l'accession au pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002.

Un petit cordon de forces de l'ordre barrait l'accès au palais Ambohitsorohitra.

Au moins deux cadres du mouvement de M. Rajoelina, dont son «ministre des Finances» Benja Razafinahaleo, ont brièvement pénétré dans le ministère des Finances.

Les manifestants sont ensuite repartis sur la place du 13-Mai où le camp de M. Rajoelina s'est félicité de cette «victoire», avant de se disperser dans le calme.

Les forces de l'ordre étaient peu présentes dans le centre-ville, au lendemain de la nomination d'un nouveau chef d'état-major de l'armée, le colonel André Andriarijaona, désigné par ses pairs pour remplacer le général Edmond Rasolofomahandry.

Son prédécesseur avait lancé mardi dans une allocution télévisée un ultimatum de 72 heures «aux décideurs politiques» pour trouver une issue à la crise politique faute de quoi les forces armées feraient «fonctionner les affaires nationales».

«On n'est pas venu ici pour prendre le pouvoir, faire un coup d'Etat, ou instaurer un directoire militaire, donc en ce qui nous concerne, il n'y a pas d'ultimatum», a déclaré mercredi soir à l'AFP le nouveau chef d'état-major.

«Il faut laisser aux politiques le soin de résoudre le problème», a-t-il ajouté.

Des «assises nationales» qui devaient débuter jeudi à Antananarivo pour mettre fin aux troubles ont été reportées sine die après le refus de M. Rajoelina d'y participer et en raison des incertitudes au sein de l'armée.

Le remplacement du chef d'état-major est intervenu au lendemain de la démission du ministre de la Défense et de violentes échauffourées à Antananarivo entre partisans du chef de l'Etat et de M. Rajoelina.

Le conflit larvé de MM. Ravalomanana et Rajoelina s'est transformé en crise ouverte mi-décembre.

Au moins une centaine de personnes sont mortes depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé ce conflit.