Le Front des forces socialistes (FFS), principale force de l'opposition démocratique en Algérie, ne participera pas à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, a annoncé jeudi son Premier secrétaire, Karim Tabou.

Le peuple algérien veut un changement et est prêt à se réinvestir dans le politique. Il est dans l'attente et la recherche d'un projet alternatif et mobilisateur, et non à des mascarades cycliques pour perpétuer le système en place», a déclaré Karim Tabou lors d'une conférence de presse, à l'issue d'un Conseil national.Tout en rejetant l'élection présidentielle dont il «n'attend rien de nouveau», le Premier secrétaire du FFS a rappelé que son parti «a toujours réfléchi avec lucidité et réalisme, pragmatisme et transparence politique, et a toujours recherché et exprimé des positions en cohérence avec ses convictions, ses principes et les événements que vit le pays».

Dans une allusion aux contraintes auxquelles sont soumises les formations de l'opposition, notamment l'interdiction des manifestations publiques et la fermeture des médias publics, Karim Tabou a estimé que «les véritables enjeux aujourd'hui sont le retour et la réhabilitation du politique, la mise en place d'un régime démocratique, la mise en oeuvre d'une stratégie capable de réunir les facteurs internes et externes indispensables à la concrétisation de ce changement».

Le Front des forces socialistes, dont le président est Hocine Ait Ahmed, qui vit en exil volontaire en Suisse depuis 1991, est la principale formation politique de l'opposition démocratique, à côté du Rassemblement pour la culture et la démocratie, dirigé par le psychiatre Said Sadi.

En rejetant l'élection présidentielle du 9 avril, le FFS rejoint ainsi l'opposition démocratique et l'opposition islamiste qui ont pris le parti du boycottage, considérant que «les conditions d'un scrutin régulier et transparent» ne sont pas réunies.

La décision du FFS coïncide avec l'annonce de la candidature du président Bouteflika. Il a déclaré jeudi devant 5.000 personnes rassemblées dans une grande salle, sur les hauteurs d'Alger, qu'il était «candidat indépendant» à un troisième mandat pour ôôpoursuivre sa politique de réconciliation nationale».