Le crash d'un hélicoptère avec dix militaires français à son bord samedi soir au large des côtes gabonaises a fait, selon un bilan encore provisoire, un mort, trois rescapés dont deux blessés et six disparus.

«Le bilan provisoire est de un mort, un blessé grave - évacué sur l'hôpital de Libreville -, un blessé léger, un rescapé indemne et six disparus», a précisé à l'AFP le lieutenant-colonel François-Marie Gougeon, de l'état-major des armées à Paris.

L'hélicoptère, un appareil de transport Cougar de l'armée française, avait décollé à 20h08 locales du pont du navire La Foudre, un Transport de chalands de débarquement (TCD) de la marine nationale française qui croisait à une cinquantaine de kilomètres des côtes gabonaises lors d'un exercice militaire franco-gabonais.

Il s'est abîmé en mer quelques instants après son décollage, au large de Nyonié, une petite localité située entre Libreville et la ville portuaire de Port-Gentil (sud).

Après avoir déclenché l'alerte, La Foudre a immédiatement rejoint le lieu du crash et «récupéré les blessés dans la demi-heure», selon le lieutenant-colonel Gougeon.

A bord du Cougar, se trouvaient les quatre membre d'équipage, issus d'un détachement d'aviation légère de l'armée de terre (Alat) basé à Libreville ainsi que six commandos du 13e Régiment de dragons parachutistes, une unité des forces spéciales stationnée à Dieuze (Moselle, est de la France).

Le crash a été annoncé par un communiqué du Palais de l'Elysée (la présidence française) précisant que le président Nicolas Sarkozy avait «demandé que tous les moyens disponibles sur zone soient immédiatement engagés».

Le ministre français de la Défense Hervé Morin devait de son côté s'envoler dimanche à 06h00 de Paris pour Libreville.

Outre La Foudre et ses embarcations légères, deux hélicoptères, un Fennec et un autre Cougar, participaient dans la nuit aux recherches, épaulés par trois navires de la compagnie pétrolière française Total.

Toutefois, selon le lieutenant-colonel Pascal Carpentier des forces françaises au Gabon (FFG), «les conditions ne sont pas très favorables avec une nuit sombre».

Quant aux causes de l'accident, elles n'ont pas été immédiatement déterminées et feront l'objet d'une enquête qui devait être «ouverte très prochainement», a précisé l'état-major à Paris.

Les FFG effectuaient avec les forces gabonaises «un exercice de coordination d'opérations de sécurisation maritime». Quelque 600 militaires, des hélicoptères Cougar et Fennec ainsi qu'un avion militaire de transport C160 étaient engagés sur l'exercice, baptisé N'Gari.

L'opération, qui devait se dérouler du 17 au 21 janvier, prévoyait notamment des parachutages d'hommes sur des objectifs déterminés à l'avance, notamment à Nyonié. Près de 120 militaires Gabonais y participaient aussi.

Les FFG sont formées d'un millier d'hommes, notamment ceux du 6e bataillon d'infanterie de marine (6e BIMa).

Elles constituent l'une des quatre bases militaires françaises permanentes prépositionnées en Afrique (avec Dakar, Djibouti et la Réunion).

Les FFG «veillent notamment à assurer la sécurité, s'ils venaient à être menacés, des 12.000 ressortissants français installés au Gabon (...) et mènent des missions d'aide au profit de l'Etat et des forces armées gabonaises».

Elles «constituent également un point d'appui et d'accueil pour les opérations menées en Afrique», notamment Epervier au Tchad. En février 2008, les civils européens évacués du Tchad lors de l'offensive rebelle sur N'Djamena avaient été accueillis à Libreville.