Au moins 271 personnes ont été tuées depuis le 25 décembre par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), selon un bilan officiel mais provisoire fourni vendredi par les autorités locales.

«Le décompte des victimes des massacres continue d'augmenter. À ce jour, 271 décès ont été confirmés, ces personnes ont été inhumées», a indiqué à l'AFP le vice-gouverneur de la province Orientale (nord-est), Joseph Bangakya, interrogé par téléphone depuis Kinshasa. «Mais de nombreux cadavres se trouvent encore dans des zones isolées et l'estimation de plus de 400 morts reste la plus probable», a expliqué M. Bangakya.

La LRÀ est accusée d'avoir massacré plus de 400 civils pendant les fêtes de Noël dans plusieurs localités de cette région très isolée de la RDC, selon un bilan provisoire de l'ONG catholique Caritas.

Selon le clergé local, qui a dénoncé la «barbarie et la sauvagerie indescriptibles» des rebelles, au moins 150 personnes ont été massacrés à Faradje, 80 à Duru et au moins 200 autres à Doruma et dans les villages environnants.

En début de semaine, l'Office de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait fait état d'au moins 189 personnes tuées.

«À Doruma, 189 victimes ont été enterrées, 82 à Faradje», a précisé pour sa part le vice-gouverneur. «Les enlèvements sont restés assez marginaux, cette fois ci les rebelles ont plus tué», a-t-il ajouté.

«Les enlèvements sont restés assez marginaux, cette fois ci les rebelles ont plus tué», a-t-il ajouté, expliquant que les combattants de la LRÀ avaient agi «par vengeance après avoir subi de lourdes pertes».

Les armées de la RDC, de l'Ouganda et du Sud-Soudan mènent depuis la mi-décembre une vaste opération militaire conjointe contre le mouvement rebelle dans cette région très isolée du pays, le long des frontières ougandaise et soudanaise.

L'offensive avait été lancée après le refus répété du chef de la LRA, Joseph Kony, de signer un accord de paix paraphé en avril par Kampala, qui concluait un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme à 20 ans de guerre civile dans le nord de l'Ouganda.

La LRÀ a démenti les accusations de massacres et rejeté la responsabilité des tueries sur les armées congolaise, ougandaise et sud-soudanaise.

«La situation humanitaire est très critique, c'est le statu quo», a également déploré le vice-gouverneur, dont les services estiment que 68 000 déplacés ont fui les violences depuis mi-décembre.

Les autorités provinciales ont mis à disposition une aide en médicaments, matériels divers (couvertures, bidons, etc...) et une importante somme d'argent.