La rébellion congolaise de Laurent Nkunda et le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), qui s'affrontent depuis fin août dans l'est du pays, devaient se rencontrer directement pour la première fois lundi à Nairobi, un rendez-vous crucial pour l'issue du conflit.

«Les discussions doivent commencer à 14h00 locales (06h00 HAE) au siège des Nations unies (dans la capitale kényane). Nous devons rencontrer la délégation gouvernementale», a déclaré à l'AFP le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Bertrand Bisimwa.La délégation du CNDP est composée de cinq personnes, dont M. Bisimwa, le secrétaire exécutif adjoint du CNDP, Serge Kambasu Ngeve et le commissaire en charge des Relations extérieures du mouvement, René Abandi.

La délégation gouvernementale, injoignable lundi matin, est conduite par le ministre de la Coopération internationale et régionale, Raymond Tshibanda.

La RDC est confrontée depuis trois mois à une reprise des combats dans la province du Nord-Kivu (est) entre l'armée et la rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda, qui a infligé d'humiliantes défaites à l'armée régulière et campe depuis fin octobre aux portes de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250 000 personnes, survivant dans des conditions catastrophiques.

Le CNDP a toutefois adopté unilatéralement un cessez-le-feu fin octobre, qui a permis le maintien d'un calme précaire. Mais des affrontements sporadiques se poursuivent entre d'un côté le CNDP, et de l'autre des groupes armés pro-gouvernementaux et des rebelles hutus rwandais.

Le gouvernement congolais, qui a longtemps refusé de discuter avec Laurent Nkunda, avait annoncé vendredi la tenue de cette réunion à Nairobi avec des représentants de la rébellion, sous les auspices du médiateur de l'ONU, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo. Pour Kinshasa, la réunion doit servir à «formaliser» le cessez-le-feu.