La rançon de 25 millions de dollars réclamée par les pirates somaliens pour la libération du superpétrolier saoudien Sirius Star demeure inchangée dix jours après la capture du navire, a affirmé lundi à l'AFP un des responsables des pirates, Mohamed Said.

«Nous n'avons pas changé le montant de la rançon qui demeure exactement à 25 millions de dollars. Lorsque nous voudrons modifier ce montant, cela devra être accepté à l'unanimité, par l'ensemble des personnes impliquées», a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone depuis le port somalien d'Harardhere (BIEN Harardhere).

La capture le 15 novembre du Sirius Star, long de 330 mètres et renfermant dans ses cales 300.000 tonnes de pétrole, est l'opération la plus spectaculaire menée jusqu'à présent par des pirates somaliens, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l'année.

Le superpétrolier, qui avait été pris d'assaut en plein océan Indien, est au mouillage depuis mardi dernier dans la zone d'Harardhere, petit port de pêche et repaire des pirates situé à environ 300 km au nord de Mogadiscio.

Interrogé sur les mesures prises par les pirates pour protéger leur prise, Mohamed Said a expliqué que le bateau était régulièrement déplacé dans la zone d'Harardhere.

«Nous déplaçons le bateau de temps à autre, d'un endroit à un autre, pour des raisons tactiques. C'est comme un jeu de guerre. Nous n'emmenons pas le bateau trop loin», a-t-il expliqué.

«Nous disposons toujours d'assez de monde au sol et sur le bateau. Personne ne peut nous terroriser. Toute tentative pour prendre le bateau de force est futile», a-t-il assuré.

Dimanche, les insurgés islamistes à la tête de l'insurrection en Somalie, les shebab, avaient mis en garde les pirates, les enjoignant de libérer le navire «s'il veulent la paix».

Mohamed Said avait rétorqué que les pirates ne craignaient pas ces menaces.

«Nous sommes les shebab de la mer et nous n'avons pas peur des shebab de la terre. Si quiconque essaie de nous attaquer, ce serait un suicide», avait-il affirmé à l'AFP.