Le Sirius Star, le pétrolier de la compagnie saoudienne Aramco dont des pirates se sont emparés dans l'Océan Indien, est un navire très gros porteur capable de transporter 2 millions de barils de brut et dont le propriétaire avait pris livraison il y a tout juste quelques mois.

Construit sous le nom de code «H.5302», il est le premier d'une série de six navires identiques commandés en 2006 par Vela International, filiale de transport maritime d'Aramco, au constructeur naval sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME).

Ce «very large crude carrier» (VLCC), ou très gros porteur en français, le centième fabriqué par DSME, a vu le jour dans le chantier naval d'Okpo, en Corée du Sud.

DSME, un des plus gros constructeurs navals mondiaux, a construit environ 20% des VLCC dans le monde.

Ce tanker à double coque, conçu selon les normes les plus modernes, a été baptisé «Sirius Star» au cours d'une cérémonie en mars dernier en Corée du Sud, puis livré à Vela le 8 avril.

Long de 330 mètres, il jauge 318.000 tonnes et peut transporter de l'ordre de 2 millions de barils de pétrole brut, soit l'équivalent du quart de la production quotidienne de l'Arabie Saoudite, ou encore la consommation quotidienne d'un pays comme la France.

Le bateau a été intercepté en plein Océan Indien. Vela assure le transport de brut entre le port de Ras Tanura, en Arabie Saoudite, et l'Europe ou le Golfe du Mexique, soit en passant par le canal de Suez, soit en contournant l'Afrique via le cap de Bonne-Espérance.

L'équipage du Sirius est composé de 25 personnes, originaires de Grande-Bretagne, de Croatie, de Pologne (dont le capitaine, selon les autorités polonaises), d'Arabie saoudite et des Philippines.

Le coût du bateau est évalué à 150 millions de dollars (près de 120 millions d'euros) et sa cargaison, aux cours actuels, vaut à elle seule environ cent millions de dollars.

Si les dimensions de ce pétrolier peuvent paraître énormes (elles sont proches de celles des porte-avions nucléaires américains de classe «Nimitz»), elles sont écrasées par celles des «ULCC» (Ultra Large Crude Carriers), des monstres des mers, qui peuvent jauger jusqu'à plus de 500.000 tonnes.