Quelque 540 000 électeurs sont appelés à élire 100 députés, ce dimanche, en Guinée-Bissau, petit pays d'Afrique de l'Ouest aussi pauvre qu'instable, où la communauté internationale pousse à renforcer l'Etat, notamment pour y contrer l'expansion du narcotrafic.

De 7H00 à 17H00, 2.707 bureaux de vote seront ouverts dans la capitale, Bissau, les villages de brousse du petit pays rural (1,3 million d'habitants) ainsi que les dizaines d'îles.Le scrutin, d'un coût de 8 millions de dollars entièrement pris en charge par la communauté internationale, sera surveillé par plus de 150 observateurs étrangers. Il est présenté comme une étape essentielle pour stabiliser le pays, toujours soumis aux remous politiques neuf ans après la fin d'une guerre civile de 11 mois (1998-99).

La Guinée-Bissau a connu pas moins de trois Premiers ministres en trois ans, depuis le retour au pouvoir en 2005 de Joao Bernardo Vieira, chassé du pouvoir en 1999 après un règne de près de 20 ans.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit «sérieusement préoccupé par l'accroissement constaté du trafic de drogue et des activités du crime organisé» dans le pays et la région. Et les grands partis rivaux se sont mutuellement accusés d'être financés par l'argent du trafic de cocaïne sud-américaine en transit vers l'Europe.

En position de favori, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC), ex-parti unique, a démontré sa force de mobilisation, vendredi à Bissau, lors d'un meeting rassemblant plus de 15.000 personnes.

Mais il paraît difficile qu'il obtienne «la majorité absolue» qu'il vise, face au Parti de la rénovation sociale (PRS) de l'ex-président Kumba Yalla renversé en 2003, et le tout nouveau Parti républicain pour l'indépendance et le développement (PRID), créé il y a sept mois par un proche du président.

L'ex-colonie portugaise, dont la plus grande activité commerciale est l'exportation des noix de cajou, est en mal de développement: le taux de scolarisation y est de 37% et l'espérance de vie de moins de 46 ans.