Un des dix otages, dont 7 Français enlevés le 31 octobre dans la région de Bakassi, a été «légèrement blessé» dans une attaque tôt dans la matinée de mercredi «par des éléments de la Marine nigériane», a affirmé le chef des rebelles à un journaliste camerounais du journal Le Jour.

Le Nigeria a toutefois «catégoriquement démenti une quelconque opération» de tentative de sauvetage des otages.

«Des éléments de la Marine nigériane ont lancé une attaque tôt ce (mercredi) matin pour tenter de libérer les otages. Un d'eux a été légèrement blessé», a affirmé au journaliste Denis Nkwebo, le général Basuo, chef du Niger Delta Defense And Security Council (NDDSC) auquel appartiennent les ravisseurs, les Bakassi Freedom Fighters (BBF).

Le général a précisé que l'attaque avait duré «une trentaine de minutes» et que sans cette «provocation, il ne serait rien arrivé» aux otages, selon les propos que Denis Nkwebo, spécialiste du sujet, a rapportés à l'AFP.

Le général a précisé qu'il n'avait «rien contre les otages» et que ceux-ci étaient «bien traités». Selon lui, les BFF n'ont subi aucune perte au cours de l'attaque.

Le général a indiqué au journaliste camerounais que les BFF et le NDDSC ne feraient plus de déclarations aux «médias occidentaux». Les BFF, qui avaient parlé à plusieurs reprises à l'AFP ainsi qu'à d'autres médias, n'ont plus répondu aux appels téléphoniques de l'AFP depuis 36 heures.

Dix personnes - 6 Français, un Franco-Sénégalais, un Tunisien et deux Camerounais - ont été enlevées par les BFF dans la nuit du 30 au 31 octobre au large de la péninsule de Bakassi alors qu'elles se trouvaient à bord d'un navire français travaillant dans le secteur pétrolier.

Selon des sources concordantes, les otages sont détenus sur le territoire nigérian, près de la frontière camerounaise.

Le gouvernement camerounais observait un mutisme presque total depuis un communiqué diffusé le 31 octobre, et dans lequel il assurait «mettre tout en oeuvre» pour leur libération.

La compagnie Bourbon, pour laquelle travaillent les otages, a pu entrer en contact mardi avec deux d'entre eux. Ceux-ci avaient alors assuré être «bien traités» et être «en bonne santé», selon la compagnie.

Le groupe des BFF a revendiqué l'enlèvement, et a indiqué lundi être prêt à garder les otages jusqu'à l'ouverture de négociations avec Yaoundé.

La péninsule de Bakassi, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole et gaz, est une région de mangrove instable dans le delta du fleuve Niger où de nombreux groupes armés sont actifs. Elle a été rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août après quinze ans d'un différend frontalier. Les BFF estiment que cette rétrocession s'est faite sans consulter les populations.