L'Afrique australe se réunit en sommet dimanche à Johannesburg pour tenter de trouver une issue à l'impasse politique au Zimbabwe, où un gouvernement d'unité nationale peine à être formé, a indiqué mardi le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

«Nous travaillons toujours à déterminer le lieu exact» pour le sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) «mais ce sera dimanche» à Johannesburg, a déclaré le porte-parole du ministère, Ronnie Mamoepa.Une réunion de préparation de l'organe de sécurité de la SADC, composé du Swaziland, du Mozambique et de l'Angola, a prévu de se réunir mercredi à Maputo pour établir une série de «recommandations» en vue de ce sommet élargi au 15 membres d'Afrique australe.

Le Zimbabwe est politiquement paralysé depuis la réélection contestée du président Robert Mugabe, 84 ans, le 27 juin.

Le chef de l'Etat et le leader de l'opposition Morgan Tsvangirai ont signé mi-septembre un accord de partage du pouvoir mais échouent depuis à s'entendre sur la formation d'un gouvernement, qui achoppe sur l'attribution de ministères clés.

L'accord, signé sous la pression de la région, prévoit que M. Mugabe reste président et que l'opposant devienne premier ministre. Il répartit le nombre de portefeuilles mais n'entre pas dans le détail de leur affectation.

Le parti de M. Tsvangirai, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), «s'attend à une répartition équitable des ministères clés» pour mettre fin à cette impasse lors de ce troisième sommet consacré à la crise au Zimbabwe.

«On espère que la réunion de dimanche sera le dernier round de négociations pour pouvoir commencer un nouveau chapitre. Le peuple souffre et nous devons commencer à agir pour soulager les problèmes des gens», a déclaré mardi à l'AFP le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa.

La crise avait éclaté après des élections générales fin mars qui avaient vu une défaite historique du régime au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, largement imputable à un marasme économique caractérisé par une production au point mort et des pénuries massives.

Selon Amnesty international, plus de 180 personnes sont mortes et 9.000 ont été blessées dans les violences orchestrées par le pouvoir.

La SADC, inquiète pour la stabilité de la région, tente de contraindre le plus vieux président d'Afrique à partager le pouvoir avec une opposition désormais majoritaire au Parlement.

Le 20 octobre, une réunion de l'organe de sécurité régional au Swaziland avait été repoussée, les autorités zimbabwéennes refusant d'accorder un passeport à M. Tsvangirai.

Le leader du MDC, privé de ce document depuis des mois, dépend pour chaque déplacement à l'étranger de papiers temporaires. Samedi, il s'est dit prêt à participer à un sommet des 15 pays membres de la SADC «avec ou sans passeport».

L'organe de sécurité régionale avait décidé lors d'un dernier sommet le 27 octobre à Harare de convoquer rapidement ce sommet élargi.