L'organisation humanitaire britannique Oxfam a exhorté dimanche l'Union européenne à déployer un contingent militaire en République démocratique du Congo pour soutenir les soldats de maintien de la paix des Nations unies en raison des violences entre armée et rebelles.

«L'Union européenne est bien placée pour fournir rapidement les troupes supplémentaires dont le peuple du Congo a désespérément besoin», a déclaré Juliette Prodhan, chef d'Oxfam en RDC, où des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les violences qui se sont intensifiées ces derniers jours. Malgré le cessez-le-feu déclaré cette semaine par les rebelles de Laurent Nkunda, qui ont pris mercredi le contrôle d'une partie de la ville de Goma (est), Mme Prodhan a souligné que la force de maintien de la paix de l'ONU (Monuc) avait besoin de renforts.

«Etant donnée la fragilité du cessez-le-feu et les craintes de nouveaux combats intenses autour de Goma, des troupes supplémentaires doivent être déployées le plus vite possible», a-t-elle estimé.

Sur les 17.000 hommes que compte la Monuc, seuls 850 environ se trouvent à Goma.

En visite en RDC et dans la région ce week-end, le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner et son homologue britannique David Miliband ne se sont pas engagés à envoyer des soldats européens sur place.

La France, qui préside actuellement l'UE, avait proposé cette semaine l'envoi d'une force européenne, option écartée pour le moment par les 27 Etats membres vendredi.

Oxfam a par ailleurs annoncé avoir commencé dimanche à acheminer de l'eau potable à des réfugiés dans la région de Kanyabayonga, au nord de Goma. L'organisation a fourni de l'eau et des produits d'hygiène à environ 65.000 personnes dans quatre camps de réfugiés à Goma.

«La situation est actuellement trop instable pour atteindre un grand nombre des gens qui ont fui pour échapper aux combats», a cependant déclaré Mme Prodhan.

L'est de la RDC est le théâtre depuis fin août d'un conflit entre l'armée congolaise et la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef tutsi Laurent Nkunda.