Un groupe de cinq Tunisiens salafistes présumés, accusés notamment d'«adhésion à une organisation terroriste», ont vu leurs peines confirmées ou réduites en appel à Tunis, et ont été condamnés à des peines de quatre à huit ans de prison ferme, a-t-on appris samedi auprès d'un avocat.

Les cinq membres du groupe, démantelé début 2007 à Kairouan (centre), ont été jugés vendredi par la cour d'appel de Tunis, qui a réduit de un à trois ans les peines prononcées le 12 juillet en première instance, a indiqué à l'AFP Me Samir Ben Amor. Selon cet avocat, les cinq accusés, parmi lesquels deux agents de sécurité, ont été rejugés pour «adhésion à une organisation terroriste» et «planification d'attaques visant à déstabiliser le régime».

Souhail Guezah, un officier de police en activité au moment de son arrestation, a vu sa peine réduite de neuf à huit ans de prison, et Hichem Barrak, professeur d'éducation physique, a été condamné à six ans de prison au lieu de neuf ans en première instance.

Sami Belhaj Issa, qui occupait les fonctions d'adjoint au directeur d'une prison près de Tunis, a vu sa peine confirmée à quatre ans de prison, pour rétention d'informations sur des actes criminels en préparation, selon l'accusation.

Faouzi Ayachi Al-Alaimi a écopé de la même peine pour le même motif, et Hdhili Jaïet, accusé d'avoir procuré un lieu de réunion, a vu sa peine réduite de huit à six ans de prison.

L'acte d'accusation mentionnait notamment la fréquentation des sites internet d'Al-Qaïda et un entraînement physique à la manière de l'organisation d'Oussama ben Laden.

Durant le procès en appel, les prévenus ont nié les accusations et démenti avoir planifié des actes de déstabilisation, notamment le projet d'une attaque de policiers devant une banque.

Les membres de la cellule présumée se sont fait aussi reprocher un échange d'informations sécuritaires en rapport avec les affrontements sanglants qui ont eu lieu entre les forces de sécurité et des salafistes en décembre 2006 et janvier 2007 près de Tunis.

Les accusés, âgés de 27 à 35 ans, ont été jugés selon la loi antiterroriste, en vertu de laquelle plusieurs centaines de Tunisiens sont poursuivis selon une estimation d'avocats et d'organisations non-gouvernementales.