La junte au pouvoir en Mauritanie depuis le coup d'Etat du 6 août a appelé à des «retouches constitutionnelles» afin de doter le pays d'institutions démocratiques «adaptées aux réalités mauritaniennes», selon un communiqué de la junte diffusé jeudi.

«Le Haut Conseil d'Etat (junte) interpelle chacun des participants (à des prochaines journées sur la démocratie) à puiser au plus profond de son patriotisme pour trouver les compromis nécessaires afin de répondre aux interrogations majeures des citoyens, notamment celles relatives aux retouches constitutionnelles à même de doter notre pays d'institutions démocratiques», précise le communiqué.Les nouvelles institutions issues d'une modification de la Constitution doivent être «à la fois fonctionnelles, adaptées à nos réalités spécifiques et permettant d'éviter à l'avenir toutes les formes de velléité de l'exercice autoritaire, personnalisé et irresponsable du pouvoir», selon le texte.

Les militaires ayant pris le pouvoir en Mauritanie accusent le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi de «dérive autoritaire et de blocages institutionnels eu égard aux pouvoirs excessifs que lui confère l'actuelle Constitution» qui a instauré un régime présidentiel.

La junte a demandé au gouvernement de former un comité interministériel pour veiller à l'organisation de ces «journées de concertation sur les états généraux de la démocratie» dans «les plus brefs délais», sans donner de date précise.

A ce titre, elle «invite les partis politiques, les acteurs de la société civile, les parlementaires, les élus locaux, les représentants des organisations socio-professionnelles et les leaders d'opinion de la Mauritanie profonde à prendre part activement et de manière constructive au succès de ces journées».

Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch, avait exprimé son rejet de ces journées de concertation «tenues sous l'égide des militaires putschistes».