Le nouveau premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC) Adolphe Muzito a affirmé samedi qu'il se rendrait «très rapidement» à l'est du pays où des combats opposent depuis août l'armée à la rébellion de Laurent Nkunda.

Interrogé sur Radio France Internationale pour savoir s'il entendait se rendre dans la région de conflit, il a répondu «très rapidement. C'est l'une des urgences de mon gouvernement».

Il a également affirmé qu'il entendait parler «avec toutes les forces en présence, avec tous ceux qui ont un intérêt dans la région».

Le président de RDC, Joseph Kabila, a nommé vendredi soir M. Muzito, ministre sortant du Budget, au poste de premier ministre en remplacement d'Antoine Gizenga qui a démissionné le 25 septembre.

M. Muzito a indiqué vouloir travailler sur «trois ou quatre fronts», diplomatique, militaire, médiatique et économique.

Son objectif, sur le front militaire, est de «renforcer la discipline, donner les moyens, bien gérer ces moyens pour ne pas s'attaquer à qui que ce soit mais défendre la patrie».

Sur «le front économique, il y a les richesses qui attirent les convoitises. Il faut qu'ensemble on les exploite. Il n'y a pas besoin de chercher à les prendre de manière illégale et irrégulière», a-t-il souligné.

Selon lui, «il faut rassurer nos partenaires, nos voisins pour qu'ils comprennent qu'ils ont tout à gagner en étant en bon rapport avec le peuple congolais».

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, s'entretenait samedi à Kinshasa avec les autorités congolaises pour tenter de mettre fin au conflit à l'est de la RDC.

Le séjour de M. Ping dans la capitale congolaise intervient au lendemain d'un appel à la mobilisation générale des Congolais lancé par le chef de l'État congolais pour faire échec à une tentative du général déchu Laurent Nkunda de renverser les institutions élues du pays.

Depuis fin août, la situation s'est dégradée dans la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda, où la rébellion s'était emparée mercredi soir d'un camp militaire de l'armée à Rumangabo, à environ 50 km au nord de la capitale provinciale Goma, avant de se retirer sous la pression de la Mission de l'ONU au Congo (Monuc).

Les autorités de Kinshasa avaient ouvertement accusé le Rwanda d'avoir envoyé des troupes sur leur territoire pour appuyer la rébellion, ce que Kigali avait aussitôt démenti.