L'Ukraine a réaffirmé mercredi que la cargaison d'armes ukrainienne tombée aux mains de pirates somaliens était bien destinée au Kenya et démenti une information de la BBC la veille présentant le Sud-Soudan comme le véritable destinataire de ces armes.

Dans un document présenté par la BBC comme le manifeste de cargaison du navire apparaissent les initiales «GOSS», acronyme anglophone utilisé pour désigner le gouvernement sud-soudanais («Government of South Sudan»).

«L'acronyme cité (...) est celui d'un département du ministère kenyan de la Défense, le General Ordnance Supply and Security», le Service général des équipements, a assuré dans un communiqué la société d'Etat ukrainienne chargée de ventes d'armes Ukrspetsexport.

Le même argument a été utilisé plus tôt dans la journée par le ministre kenyan des Affaires étrangères, Moses Wetangula.

«Ce document est le vrai document mais il a été mal interprété. Les initiales figurant dans le manifeste de cargaison ne montrent en aucune façon que cette cargaison militaire était destinée au Sud-Soudan», a-t-il déclaré.

GOSS «voulait dire Service général des équipements. C'est un code utilisé par notre ministère de la Défense», a-t-il ajouté.

L'identité du destinataire de ces armes fait l'objet d'une polémique depuis 10 jours, plusieurs sources contredisant la version officielle ukrainienne et kenyane selon laquelle le Kenya est l'acheteur final de ces armes.

«Ukrspetsexport est profondément préoccupé par la diffusion dans les médias d'informations non vérifiées sur la situation du navire Faina» capturé par des pirates somaliens fin septembre, a déclaré la société.

«L'Ukraine est une nouvelle fois obligée de démentir des accusations infondées» sur un trafic d'armes présumé, «ce qui a des conséquences critiques pour notre position sur le marché mondial de l'armement», a-t-elle poursuivi.

Kiev, un des dix plus gros exportateurs d'armes du monde, a fait l'objet de plusieurs scandales.

L'Ukraine a amélioré son système de contrôle des exportations ces dernières années mais reste encore trop exposée aux risques de trafics, selon des experts de l'Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (SIPRI).

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