La Libye a démenti vendredi soir la présence sur son territoire des onze touristes européens et huit Egyptiens capturés il y a une semaine dans le sud de l'Egypte, comme l'affirmaient des sources soudanaises et égyptiennes.

«Les opérations de recherche étant achevées, nous pouvons affirmer que les otages et leurs ravisseurs ne sont pas en Libye», a déclaré à l'AFP un haut responsable libyen sous couvert de l'anonymat.

Le directeur du protocole du ministère soudanais des Affaires étrangères Ali Youssouf avait indiqué plus tôt que les otages étaient toujours détenus par leurs ravisseurs en Libye, une information qui avait été confirmée de source égyptienne.

«Leurs ravisseurs leur ont fait passer en voiture la frontière avec la Libye. Ils y sont toujours, selon nos rapports», a déclaré à l'AFP M. Youssouf.

Le responsable libyen n'était pas en mesure de confirmer si les ravisseurs avaient franchi la frontière libyenne ni le lieu où ils se trouvaient vendredi soir.

Le Soudan avait annoncé jeudi que le groupe d'otages avait été transféré en Libye, «à environ 13 à 15 kilomètres de la frontière», dans la région du Jebel Aounat, à la limite du Soudan, de l'Egypte et de la Libye.

Depuis cette annonce, confirmée aussi par l'Egypte, les autorités libyennes se sont refusées à tout commentaire.

Capturés le 19 septembre aux confins désertiques du sud-ouest de l'Egypte au cours d'un safari en 4x4, les 19 otages avaient d'abord été transférés au Soudan par les ravisseurs, dont la nationalité est inconnue.

Le groupe comprend onze touristes --cinq Italiens, cinq Allemands et une Roumaine-- ainsi que huit Egyptiens: deux guides, quatre chauffeurs, un garde-frontière et l'organisateur du safari.

Les ravisseurs ont exigé que l'Allemagne soit responsable du paiement d'une rançon de six millions d'euros, selon un responsable de la sécurité égyptienne.

Ils veulent également que la somme soit remise à l'épouse --de nationalité allemande-- de l'organisateur du safari, qui serait en outre le canal principal de communication avec les ravisseurs.

Des informations contradictoires circulent sur la nationalité des ravisseurs, Soudanais, Egyptiens, Libyens ou Tchadiens, selon les sources.

D'après un des chauffeurs capturés, qui a pu entrer en contact avec sa famille, les ravisseurs sont quatre, trois Soudanais et un Tchadien, avait rapporté mercredi le quotidien panarabe As-Sharq al-Awsat.

L'agence officielle soudanaise Suna a affirmé jeudi que «des indications fortes» montraient que les preneurs d'otages étaient liés aux rebelles du Darfour.

La région du Darfour, dont la limite nord est située à 200 km du Jebel Aounat, est en proie à une sanglante guerre civile depuis 2003. En lutte contre le pouvoir de Khartoum et ses milices alliées, les groupes rebelles ont éclaté en plusieurs factions.

Les principaux groupes rebelles ont démenti dès le début de la semaine leur implication dans cet enlèvement.