Les ravisseurs de dix-neuf otages, dont onze touristes européens, enlevés en Egypte et emmenés au Soudan, ont exigé que l'Allemagne soit responsable pour le paiement d'une rançon de 6 millions d'euros, a affirmé jeudi à l'AFP un responsable de la sécurité égyptienne.

«Ils ont demandé que le gouvernement allemand soit le seul responsable pour acquitter une rançon de 6 millions d'euros afin de libérer les otages», a affirmé ce responsable qui a requis l'anonymat.Cette information, qui n'a pas pu être confirmée par d'autres sources, y compris allemandes, intervient alors que les négociations ne semblent toujours pas avoir abouti au sixième jour de la prise d'otages.

Attaqué le 19 septembre aux confins sud de l'Egypte, dans une zone désertique, le groupe, qui faisait une expédition safari à bord de quatre véhicules 4x4, a été emmené de force au Soudan par une bande de ravisseurs inconnus.

Il comprend 11 touristes --cinq Italiens, cinq Allemands et une Roumaine-- ainsi que huit Egyptiens: deux guides, quatre chauffeurs, un garde-frontière et l'organisateur du safari, directeur de l'agence Aegyptus Intertravel du Caire.

Le lieu où se trouvent les ravisseurs et leurs otages a été localisé, dans la région frontalière soudanaise du Gebel Ouenat, selon Khartoum. La nationalité des preneurs d'otages reste inconnue.

L'Egypte a indiqué coopérer étroitement avec l'Allemagne, mais aussi l'Italie et la Roumanie pour obtenir la libération des personnes kidnappées. Plusieurs sources font état d'une forte implication de l'Allemagne.

Après un cafouillage dans l'annonce prématurée de la libération des otages, le Caire observe un quasi mutisme sur la négociation engagée, via l'épouse allemande du directeur de l'agence Aegyptus, Kirsten Butterweck-Abdel Rahim.

Selon le responsable de la sécurité, c'est en ses mains que les autorités allemandes devraient remettre la rançon, selon l'exigence des ravisseurs qui communiquent à l'aide d'un téléphone satellitaire.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a affirmé mercredi soir à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, pouvoir affirmer que les otages italiens sont «en bonne santé». Parmi eux figurent deux septuagénaires de Turin (nord), retenus dans une région où les températures peuvent encore dépasser les 40 degrés en septembre.

Ali Youssouf, directeur de protocole du ministère soudanais des Affaires étrangères, a affirmé mardi que le groupe avait été localisé avec précision dans la région montagneuse du Gebel Ouenat, qui culmine à 2.000 mètres.

Il avait déclaré que les forces soudanaises encerclaient le secteur, tout en précisant qu'elles «n'avaient pas l'intention de lancer un raid» qui pourrait mettre en péril les otages. Selon lui, le but du Soudan est «d'aider à assurer leur libération sans qu'il leur soit fait de mal et le plus rapidement possible».