Cent quarante-six pays, dont les États-Unis et la Russie avec des réserves, ont endossé mardi une « déclaration d'engagements communs » à améliorer l'action des missions de paix dans le monde, en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.

« Les Casques bleus doivent faire face à des conflits plus complexes » que dans le passé, a souligné le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à l'origine de cette « déclaration ».

Les 14 missions déployées actuellement dans le monde avec près de 100 000 militaires font désormais face à des « adversaires multiples », à des « blocages des processus politiques », au « terrorisme et à la criminalité organisée transnationale », a-t-il ajouté. Mais ils font « aussi face à un défi plus fondamental : le fossé entre les aspirations et la réalité ».

« Les attentes envers le maintien de la paix ont largement dépassé ses ressources » et l'objet de cette « déclaration » est de recentrer « le maintien de la paix autour d'attentes plus réalistes », de rendre « nos missions plus fortes et plus sûres » et de mobiliser « un plus grand soutien pour des solutions politiques, améliorer la formation et l'équipement de nos forces », a détaillé Antonio Guterres.

Intitulé « Action pour le maintien de la paix », le document approuvé mardi prévoit de définir des « mandats clairs [...] et réalisables », d'« appuyer la bonne performance » des Casques bleus et de respecter « le principe de responsabilité ».

Sur ce dernier sujet, les États-Unis avaient la semaine dernière fait approuver au Conseil de sécurité une résolution visant à sanctionner plus durement les échecs des contingents à protéger les civils dans les missions de paix.

Ces dernières années, plusieurs opérations de paix ont été entachées par des affaires d'abus sexuels ou d'inaction alors que des civils étaient menacés par des groupes armés, notamment en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

La Russie avait voté ce texte en s'interrogeant toutefois sur son utilité. Soucieux de préserver la souveraineté des États et d'éviter toute ingérence, Moscou a endossé la « déclaration » en y apposant des réserves concernant son application.

L'approbation du document est survenue le jour même où le président américain Donald Trump a annoncé vouloir réduire la participation financière de son pays à hauteur de 25 % du budget des missions de Casques bleus. La contribution américaine s'élève aujourd'hui à 28,5 % d'un budget de 6,689 milliards de dollars.