Le premier ministre Justin Trudeau durcit le ton envers l'administration Donald Trump et ses politiques d'immigration qui forcent la séparation des enfants migrants de leurs parents.

Avant de participer à la dernière réunion du caucus libéral, alors que les travaux de la Chambre des communes doivent prendre fin aujourd'hui, le premier ministre a affirmé que la situation qui prévaut aux États-Unis est « inacceptable ».

« Ce qui se passe aux États-Unis est inacceptable. Je ne peux imaginer ce que ces familles sont en train de vivre. Ce n'est pas comme cela que l'on fait les choses au Canada », a déclaré sur un ton solennel le premier ministre.

Pour s'assurer que le message se rende rapidement à Washington, Justin Trudeau a répété la même déclaration en anglais.

Plus tôt cette semaine, M. Trudeau avait refusé de critiquer les politiques d'immigration de l'administration Trump, affirmant ne pas vouloir « jouer à la politique » autour de la mesure controversée aux États-Unis qui consiste à séparer les enfants migrants de leurs parents lorsqu'ils franchissent illégalement la frontière américaine.

Depuis avril, les enfants migrants arrivés du Mexique à la frontière américaine sont séparés de leur famille, dans la foulée de la mise en oeuvre de la politique de « tolérance zéro » face à l'immigration illégale annoncée par le procureur général, Jeff Sessions.

Plus de 2300 enfants et jeunes migrants ont ainsi été séparés en cinq semaines de leurs parents, qui ont été accusés d'avoir franchi illégalement la frontière des États-Unis, selon des chiffres actualisés lundi par l'administration Trump qui montrent une accélération de cette pratique.

Le gouvernement américain est l'objet depuis quelques jours de vives critiques concernant cette politique de « tolérance zéro » ; le haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Zeid Ra'ad Al Hussein, a qualifié cette pratique d'« inadmissible ».

Depuis lundi, le NPD presse le gouvernement Trudeau de mettre fin à l'entente sur les pays tiers sûrs avec les États-Unis à cause de la situation qui prévaut au sud de la frontière.

« La pratique de l'administration Trump est inhumaine et fait porter sur les enfants le fardeau de conflits politiques internes », a notamment déclaré cette semaine le chef parlementaire du NPD, Guy Caron. « L'Organisation des Nations unies dénonce aujourd'hui la situation et exhorte Washington à cesser immédiatement cette pratique cruelle et inhumaine ».

Pour l'heure, le président Donald Trump résiste aux pressions exercées par la communauté internationale et au sein même de son propre parti. Lundi, il a déclaré qu'il empêcherait les États-Unis de devenir « un camp de migrants », tout en accusant les démocrates d'être responsables de la situation.      

« Nous ne jouerons pas à la politique là-dessus : c'est une situation extrêmement difficile et nous reconnaissons à quel point c'est important de (ne) pas mêler les choses », avait déclaré le premier ministre Justin Trudeau à la Chambre des communes lundi. « Les Nations unies ont déterminé que pour les demandeurs d'asile, les États-Unis demeurent un tiers parti sûr [sic], mais en même temps, nous nous devons de faire plus pour protéger les gens vulnérables qui sont en migration à travers le monde. »

- Avec La Presse canadienne