Le Sommet du G7 de Charlevoix n'aura pas permis de régler «tous les problèmes de la planète», a reconnu Justin Trudeau samedi après-midi, mais les pays membres de ce club sélect auront quand même réussi à accoucher d'un communiqué conjoint.

En conférence de presse à La Malbaie, le premier ministre canadien a confirmé la conclusion d'un communiqué conjoint au terme du sommet de deux jours. Les leaders des sept pays du G7 ont en parallèle signé les «sept engagements de Charlevoix», a-t-il indiqué. Plus tard en soirée, Donald Trump a cependant annoncé avoir donné l'instruction à ses représentants de ne pas signer le communiqué commun qui avait été élaboré à l'issue du sommet de La Malbaie.

> Lisez le communiqué publié à la fin du sommet

Plusieurs positions communes avaient été trouvées dans divers dossiers, comme l'égalité des sexes, mais d'autres thèmes n'ont pas réussi à générer un consensus, comme la protection des océans.

Rien ne semble non plus être réglé sur les tarifs douaniers qu'ont imposés les États-Unis, ou sur les négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

«Quand on arrive à sortir avec un communiqué unanime, avec des engagements forts, spécifiques sur des actions que nous allons prendre sur des grands enjeux qui ne préoccupent pas juste les Canadiens et les citoyens du G7, mais les citoyens du monde (...) on a livré pour ce sommet», a-t-il déclaré, soulignant notamment les 3,8 milliards promis par les pays pour les femmes et les filles.

Le premier ministre a aussi annoncé que cinq pays sur sept s'étaient entendus pour établir une «Charte du plastique», afin de protéger les océans. Il n'a pas précisé quels sont les deux pays qui ont refusé de se joindre à cette initiative.

Conflit sur le commerce

Justin Trudeau a par ailleurs confirmé qu'il maintiendra les mesures de représailles contre les États-Unis, destinées à portester contre les surtaxes de 10 % à 25 % imposées sur les exportations de métaux canadiens.

«Évidemment, le président va continuer de dire les choses qu'il dit, mais ce qu'on a fait en fin de semaine au G7, c'est de nous rassembler autour d'un communiqué ambitieux», a-t-il dit.

Justin Trudeau a aussi défendu les coûts élevés -- plus de 600 millions de dollars -- encourus par le Canada, notamment pour assurer la sécurité de l'évènement.

Un texte de compromis



Les dirigeants du G7 ont signé samedi un texte de compromis sur le commerce négocié de haute lutte, qui ne règle toutefois pas le conflit actuel sur les droits de douane entre les États-Unis et ses six partenaires.

«Nous soulignons le rôle crucial d'un système commercial international fondé sur des règles et continuons à combattre le protectionnisme», peut-on lire dans le communiqué final de 28 points et huit pages. La mention de nécessaires «règles» collectives était une exigence des Européens, qui n'ont eu de cesse de dénoncer les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.

La partie du texte consacrée au commerce, contrairement à celle sur le climat, a été signée par les sept pays du G7, donc y compris les États-Unis de Donald Trump, à la suite de pénibles négociations qui se sont poursuivies jusqu'à samedi.

Le communiqué répond à certaines exigences du président américain. Il reprend le mot de «réciproque» pour le libre-échange, qui se doit d'être également «libre, équitable et mutuellement avantageux».

Et il précise : «Nous nous engageons à moderniser l'OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non-tarifaires et les subventions».

- Avec La Presse canadienne et l'Agence France-Presse