La politique du président américain Donald Trump contre la planification familiale est «injuste» envers les femmes, a déclaré mardi la responsable du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), en présentant le rapport annuel de l'organisation à Londres.

«Nous sommes vraiment tristes d'en être arrivés là», a dit Natalia Kanem à des journalistes.

«Il n'y a rien de plus injuste que de voir une fille ou une mère être reléguée... en bas de la pile», a-t-elle déclaré. «Nous croyons vraiment que l'existence de la planification familiale est normale dans un pays comme les États-unis, comme dans d'autres pays».

Le gouvernement américain a annoncé plus tôt cette année qu'il arrêterait de financer l'UNFPA, et Donald Trump a introduit une règle interdisant aux associations caritatives d'utiliser des fonds américains pour financer des avortements.

L'administration Trump a aussi annulé début octobre, au nom de convictions religieuses et morales, une disposition de la loi «Obamacare» qui obligeait les employeurs à prendre en charge les dépenses de contraception dans la couverture santé de leurs employées, provoquant une immédiate levée de boucliers.

Natalia Kanem a dit qu'en raison des coupes budgétaires de pays comme les États-unis, son organisation accuserait un manque à gagner de 700 millions de dollars d'ici à 2020.

Elle a expliqué que cela réduisait déjà la capacité de l'UNFPA à assurer des programmes de planification familiale dans les pays en développement, en particulier dans les zones rurales.

Le rapport de l'organisation souligne que l'inégalité des droits en matière de sexualité et de reproduction est une composante essentielle de plus grandes disparités sociales et économiques et pourrait empêcher d'atteindre les objectifs mondiaux dans la lutte contre la pauvreté.

Ses auteurs indiquent qu'un accès limité à des programmes de planning familial mène à 89 millions de grossesses non désirées et 48 millions d'avortements chaque année dans les pays en développement.