La violence et les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord menacent la vie de 24 millions d'enfants, a prévenu mercredi l'agence onusienne des enfants, principalement au Yémen, en Syrie et en Irak.

L'UNICEF a ajouté que de multiples facteurs - comme une épidémie de choléra au Yémen, les attaques contre les hôpitaux en Syrie et l'offensive pour reprendre Mossoul en Irak - privent les enfants de soins de santé de base.

L'agence onusienne a déclaré par voie de communiqué que le Yémen arrive en tête de liste, avec 9,6 millions d'enfants dans le besoin.

Elle dit que l'accès à l'eau potable et aux installations d'hygiène a été compromis, provoquant des éclosions de maladies hydriques, et que plusieurs enfants souffrent de la faim.

Le directeur régional de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Geert Cappelaere, a déclaré que «la violence paralyse les systèmes de santé dans les régions touchées par le conflit et menace la survie même des enfants».

«Au-delà des bombes, des balles et des explosions, un nombre incalculable d'enfants meurent en silence de maladies qui pourraient facilement être évitées et soignées», a-t-il dit.

Ces données témoignent de l'ampleur du problème. Le Yémen est suivi de la Syrie, de l'Irak, du Soudan, de la bande de Gaza et de la Libye, selon l'UNICEF.

La guerre civile qui déchire le Yémen depuis deux ans a poussé le pays le plus pauvre du monde arabe au bord de la famine, et on constate une malnutrition aiguë répandue parmi les enfants.

Près de six millions d'enfants sont menacés en Syrie, dont plus de deux millions qui habitent des secteurs assiégés ou difficiles d'accès où l'aide humanitaire n'est que peu ou pas disponible. Plusieurs n'ont pas accès aux vaccins qui pourraient leur sauver la vie, et ceux qui tombent malades ou sont blessés peinent à être soignés, a déploré l'UNICEF.

En Irak, l'approvisionnement en eau potable des camps de personnes déplacées autour de Mossoul est exploité au maximum de sa capacité. De nouvelles familles, souvent accompagnées d'enfants mal nourris, arrivent quotidiennement, selon le communiqué.

Les forces irakiennes appuyées par les États-Unis seraient sur le point de reprendre le contrôle de Mossoul, trois ans après que Daech (le groupe armé État islamique) se soit emparé de près du tiers de l'Irak.