Certains rendent hommage à une figure historique du XXe siècle ou demandent une levée de l'embargo contre Cuba, d'autres sont plus mesurés : synthèse des réactions samedi dans le monde au décès de Fidel Castro.

Barack Obama, président des États-Unis

« L'Histoire jugera l'impact énorme » qu'a représenté le père de la Révolution cubaine Fidel Castro a réagi le président des États-Unis Barack Obama dans un communiqué exprimant son « amitié au peuple cubain ». M. Obama, coarchitecte avec le président cubain et frère de Fidel, Raul Castro, du rapprochement historique et du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux anciens ennemis de la guerre froide, a souligné que son administration avait « travaillé dur » pour tourner la page de plus d'un demi-siècle de « discorde et de profonds désaccords politiques ».

Donald Trump, président désigné des États-Unis

Le président désigné des États-Unis Donald Trump a affirmé samedi qu'il ferait « tout » pour contribuer à la « liberté » du peuple cubain après la mort de Fidel Castro, mais sans rien dire de la politique d'ouverture de son prédécesseur Barack Obama. Le milliardaire républicain, qui entrera à la Maison-Blanche le 20 janvier, a jugé dans un communiqué que le père de la Révolution cubaine était « un dictateur brutal qui a opprimé son peuple ».

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU

« Sous l'ancien président Castro, Cuba a fait des avancées dans les domaines de l'éducation, de l'alphabétisation et de la santé », a déclaré à la presse le secrétaire général de l'ONU.

Le pape François

Le pape a fait savoir dans un télégramme qu'il adressait des « prières au Seigneur pour son repos ».

Vladimir Poutine, président de la Russie

« Cet homme d'État émérite est à juste titre considéré comme le symbole d'une époque de l'Histoire moderne du monde », a déclaré le président russe, jugeant que Fidel Castro « était un ami sincère et fiable de la Russie ».

Mikhaïl Gorbatchev, ex-président de la Russie

« Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu [...] mener son pays sur la voie du développement indépendant », a affirmé l'ex-dirigeant soviétique, dernier dirigeant de l'URSS, cité par l'agence Interfax. 

Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois

Fidel Castro « vivra éternellement », a assuré samedi le président chinois dans un message lu à la télévision. « Le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère », a-t-il déclaré. « Le camarade Castro vivra éternellement », a ajouté le président Xi, également secrétaire général du Parti communiste chinois.

Nicolas Maduro, président du Venezuela

« Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et reprendre le flambeau de l'indépendance, du socialisme, de la patrie humaine », a écrit sur Twitter le président socialiste du Venezuela.

Evo Morales, président de la Bolivie

C'était « un géant de l'Histoire » qui a défendu « la dignité des peuples du monde », s'est enflammé le président bolivien, en parlant de son « admiration » de l'ex-chef d'État cubain. 

François Hollande, président de la France

Fidel Castro « avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu'elle avait suscités puis dans les désillusions qu'elle avait provoquées ». « Acteur de la guerre froide [...] il avait su représenter pour les Cubains la fierté du rejet de la domination extérieure », a souligné le président socialiste français, en réclamant une levée totale de l'embargo contre Cuba.

Rodrigo Duterte, président des Philippines

Pour le président philippin, Fidel Castro s'est illustré en « se levant contre l'ouest et l'impérialisme ».Diego Maradona, légende de soccer

Fidel Castro était « le plus grand » et comme « un second père », a déclaré samedi la légende de soccer, l'Argentin Diego Maradona à Zagreb. « C'est une journée horrible. On m'a annoncé la mort de celui qui était le plus grand, sans aucun doute. Fidel Castro est mort. Je suis terriblement triste, parce qu'il était pour moi comme un second père », a expliqué Maradona à Zagreb, où il assiste à la finale de la Coupe Davis de tennis entre la Croatie et l'Argentine.

Mariano Rajoy, chef conservateur du gouvernement espagnol

Il avait « une stature historique », a réagi sur Twitter le chef conservateur du gouvernement espagnol, en soulignant dans un communiqué son impact pour Cuba et sa « grande influence » pour la région.

Charles Michel, premier ministre de la Belgique

« Une page importante de l'histoire politique mondiale se tourne », il s'agit d'»un terme définitif à la guerre froide qui a tant divisé les populations au siècle dernier », a estimé le premier ministre belge.

Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce

« Adieu commandant - Jusqu'à la victoire pour toujours des peuples », a lancé le premier ministre grec de gauche radicale, en retweettant un message de son parti Syriza selon lequel « L'histoire a donné raison à Fidel Castro ». 

Robert Fico, premier ministre de la Slovaquie

Pour le premier ministre slovaque dont le pays préside actuellement l'Union européenne, « Cuba n'a jamais menacé quiconque et ne veut que vivre sa propre vie. Nombreux sont ceux qui à tort ont haï et continuent de haïr Cuba pour son courage ».

Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères

C'était « une personnalité unique qui a combattu contre le colonialisme et l'exploitation ». Il a été « un modèle des luttes pour l'indépendance des nations opprimées », a jugé le ministre iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence Fars.

Narendra Modi, premier ministre indien

Il a été « l'une des personnalités les plus iconiques du XXe siècle », a commenté le premier ministre indien.

Bidya Devi Bhandari, présidente du Népal

La présidente du Népal et sonpPremier ministre Pushpa Kamal Dahal Prachanda ont souligné « l'intégrité » de Fidel Castro, « champion de la cause du peuple ».

Amnestie dénonce la «répression systématique des libertés fondamentales»

Amnestie internationale a fustigé samedi « la répression systématique des libertés fondamentales » opérée tout au long du règne de Fidel Castro.

« Les accomplissements de Fidel Castro, qui a ouvert l'accès aux services publics à des millions de Cubains, ont été contrebalancés par une répression systématique des libertés fondamentales durant toute sa période au pouvoir », affirme l'ONG dans un communiqué, rappelant que des « centaines » d'opposants ont été exécutés dans la foulée de la révolution de 1959.

Amnestie salue toutefois des « progrès considérables en matière d'accès aux services de santé et au logement », ainsi qu'une « impulsion sans précédent » contre l'analphabétisme après l'arrivée au pouvoir du père de la révolution cubaine.

« Cependant, malgré ces réussites sur le plan social, les 49 ans de règne de Fidel Castro ont été caractérisés par une répression brutale de la liberté d'expression », écrit Erika Guevara-Rosas, directrice d'Amnestie internationale pour les Amériques.

« L'état actuel de la liberté d'expression à Cuba, où des militants continuent d'être arrêtés ou d'être victimes de harcèlement pour leurs prises de position contre le gouvernement, est le plus sombre héritage de Fidel Castro », ajoute-t-elle.

L'ONG, selon laquelle la répression a pris de nouvelles formes, souligne avoir recensé, au fil des ans, des centaines de cas de « prisonniers de conscience », détenus pour avoir exercé « pacifiquement » leur liberté d'expression ou d'association.

« La question est désormais de savoir à quoi ressembleront les droits de l'Homme dans le Cuba de demain. De nombreuses vies en dépendent », conclut Erika Guevara-Rosas.