Le président colombien, Juan Manuel Santos, a exclu lundi toute impunité dans le cadre des négociations de paix menées avec la guérilla marxiste des FARC afin de résoudre le conflit le plus ancien d'Amérique latine.

«Cette paix ne peut pas être une paix avec impunité», a affirmé M. Santos, lors d'un programme télévisé en référence aux pourparlers en cours depuis novembre 2012 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), issues d'une insurrection paysanne il y a plus d'un demi-siècle.

Insistant sur les victimes d'un conflit qui a fait quelque 220 000 morts et plus de 5 millions de déplacés, le président colombien a pointé la nécessité de «respecter leur droit à la justice». «Et nous espérons que les FARC le comprennent», a-t-il souligné.

Les négociations de paix, délocalisées à Cuba, doivent encore aborder la question des réparations pour les victimes, l'arrêt des hostilités et surtout déterminer le sort judiciaire des rebelles repentis.

Artisan du dialogue avec les FARC, M. Santos, un dirigeant de centre droit, a réaffirmé sa volonté de parvenir à des mesures de «justice transitionnelle» pour tous les acteurs du conflit, qui a mêlé l'armée à des guérillas communistes, des milices paramilitaires d'extrême droite, officiellement démobilisées depuis 2006, et des bandes criminelles.

«La seule façon de verrouiller le résultat des accords [de paix], afin d'éviter que le lendemain soient ouverts des procès contre les FARC, ou nos militaires ou des civils ayant contribué d'une manière ou d'une autre au conflit, c'est de recourir à un système de justice transitionnelle comme le prévoit la loi internationale», a expliqué le chef de l'État.

Fondée en 1964, les FARC, la principale guérilla colombienne, comptent encore selon les autorités près de 8000 combattants, essentiellement repliés dans les régions rurales du pays.