L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé jeudi à ses pays membres d'engager plus de fonds dans la lutte contre les maladies tropicales rares, qui touchent 1,5 milliard de personnes dans le monde.

À l'occasion d'un rapport sur la lutte contre ces «maladies tropicales négligées», au nombre de 17, l'OMS rappelle que ces affections peuvent causer des cécités, des défigurations, des invalidités, voire la mort, et ceci dans les pays les pauvres de la planète. Environ 500 000 personnes décèdent chaque année des suites de ces maladies.

Selon le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, augmenter les investissements publics «peut soulager la misère humaine, répartir plus équitablement les profits, et de libérer les masses condamnées depuis longtemps à la pauvreté».

Le rapport souligne notamment les progrès réalisés ces dernières années dans la lutte contre ces maladies.

Ainsi, sur la seule année 2012, plus de 800 millions de personnes, atteintes d'une de ces maladies, ont bénéficié d'un traitement.

En 2014, il n'a eu que 126 cas diagnostiqués de la dracunculose (ou maladie du ver de Guinée), contre 1800 cas en 2010 et 3,5 millions de cas au milieu des années 80.

L'éradication de cette maladie reste un objectif réalisable, a rappelé l'OMS, dans ce rapport, publié tous les 2 ans.

Concernant le budget requis pour venir à bout de ces maladies, conformément à un plan lancé en 2012, l'OMS a chiffré la somme de 2,9 milliards de dollars par an pour la période 2015-2020.

Pour les 10 années suivantes (2021-2030), le budget tombera à 1,6 milliard de dollars par an.

Le total des investissements requis s'élève ainsi à 34 milliards de dollars sur 16 ans.

Grâce à ces investissements, 1,5 milliard de personnes devraient recevoir un traitement préventif contre ces maladies d'ici 2017.

L'OMS, relève également qu'en raison du changement climatique, les maladies se propagent davantage. Ainsi, la dengue est désormais présente dans 150 pays.

«Certaines de ces maladies tropicales négligées ne sont plus à proprement parler des maladies tropicales», a déclaré le Dr Dirk Engels, directeur de ce département à l'OMS.

De nombreux pays ont déjà reconnu l'importance de la lutte contre les maladies tropicales et ont mis en place des programmes spécifiques, indique encore l'OMS.

Ainsi, en 2013, la Colombie a été le premier pays, suivi en 2014 par l'Équateur, où l'OMS a constaté l'élimination de l'onchocercose (cécité des rivières).

Par ailleurs, le Bangladesh et le Népal se sont engagés à éliminer la leishmaniose viscérale en tant que problème de santé publique, d'ici la fin 2015.

Le nombre de nouveaux cas de la maladie du sommeil (trypanosomiase africaine) est tombé sous le seuil des 10 000 cas par an, pour la première fois depuis 30 ans, en 2013.

Enfin, en 2009, environ 30% des enfants ayant besoin d'un traitement préventif contre les helminthoses transmises par le sol ont été traités. L'OMS a pour objectif de traiter 50% de ces enfants d'ici la fin 2015.