Le risque de conflit international constitue la plus grande menace pour la stabilité du monde en 2015 et au cours des prochaines années, selon un rapport publié jeudi par le Forum économique mondial.

Invités à évaluer les principaux risques globaux en termes de probabilité et d'impact potentiel pour les 10 années à venir, les 900 experts interrogés ont ainsi jugé «le conflit entre États avec un impact régional» comme le premier risque en termes de probabilité, selon le communiqué des organisateurs du Forum économique mondial (FEM), dit Forum de Davos.

Les événements climatiques extrêmes et l'échec de la gouvernance nationale arrivent ensuite, suivis du risque d'effondrement ou de crise des États et du chômage ou du sous-emploi structurel élevé.

En termes d'impact, les «crises de l'eau» se placent en tête du classement, devant la propagation rapide et massive de maladies infectieuses et des armes de destruction massive. Le conflit entre États arrive ici en quatrième position, devant l'incapacité à s'adapter au changement climatique, selon la 10e édition de ce rapport.

«2015 se pose comme une année où les risques géopolitiques, grands absents du classement ces cinq dernières années, reviennent sur le devant de la scène», souligne le communiqué, notant que tant le risque de conflit que ceux liés aux armes de destruction massive et aux attaques terroristes s'intensifient par rapport à 2014.

«Il convient également de noter la présence de risques environnementaux plus nombreux que les risques économiques à la tête du classement», ajoutent les organisateurs. Les experts interrogés sont en effet encore plus sceptiques que l'année précédente concernant la préparation pour affronter les événements climatiques extrêmes et le changement climatique, tandis que les craintes concernant les risques économiques tels que le chômage ou la crise budgétaire «sont restés relativement stables depuis 2014».

«Affronter tous ces détonateurs potentiels et chercher à ramener le monde sur la voie du partenariat plutôt que de la concurrence doit être une priorité pour les dirigeants», a estimé Margareta Drzeniek-Hanouz, économiste au FEM, citée dans le communiqué.

Le 45e Forum Economique Mondial réunira la semaine prochaine à Davos (Suisse) quelque 2500 représentants des mondes politique, économique, universitaire et de la société civile en provenance de plus de 140 pays.