Stephen Harper convient qu'il a une profonde divergence d'opinions avec le président américain Barack Obama dans l'épineux dossier de la construction de l'oléoduc Keystone XL.

Mais il ne croit pas que cela ait empoisonné les relations entre les deux pays. Il a soutenu que le Canada et les États-Unis travaillent en étroite collaboration pour relancer l'économie, pour améliorer la circulation des biens et des personnes à la frontière et pour contrer la menace terroriste en Irak, entre autres choses.

«Avant même mon arrivée en fonction, je disais que c'est important pour le premier ministre du Canada d'avoir une bonne relation d'affaires avec le président des États-Unis, nonobstant le parti politique», a-t-il affirmé en entrevue.

«Évidemment, dans le cas du projet Keystone, il y a une grande différence d'opinions. Mais ce n'est pas juste une différence d'opinions entre le président et moi. C'est une différence d'opinions entre les Américains et le président», a-t-il pris soin de souligner.

M. Harper a soutenu qu'une majorité d'Américains appuie le projet Keystone XL, que les deux Chambres du Congrès y sont aussi favorables, de même que les gens d'affaires et les syndicats américains. Pour lui, ce projet demeure donc un «no-brainer», comme il l'a déjà dit durant une visite aux États-Unis.

Le président Obama tarde à donner son approbation à ce projet qui est fortement contesté par les groupes environnementalistes aux États-Unis et au Canada. Le projet Keystone XL permettrait d'acheminer le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Texas.

Pas d'amitié avec Poutine

Stephen Harper est revenu sur sa fameuse rencontre avec le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 à Brisbane, en Australie, à la mi-novembre.

Durant une brève rencontre entre les deux hommes, M. Harper a déclaré à brûle-pourpoint au président Poutine: «Sortez de l'Ukraine.» Cette déclaration a fait la une de plusieurs grands quotidiens de la planète.

Les relations entre les deux hommes sont loin d'être cordiales, surtout depuis que la Russie a annexé illégalement la Crimée, un territoire autonome de l'Ukraine, après quelques incursions militaires.

Au sommet du Brisbane, M. Harper n'avait guère le goût de discuter de la pluie et du beau temps avec le président russe.

«Mon gouvernement ne prend pas des décisions basées sur des relations personnelles. On prend des décisions basées sur les intérêts du Canada. [...] Quand une grande puissance agit d'une façon de plus en plus agressive, et c'est le cas depuis plus d'une décennie maintenant, il faut le dire directement à M. Poutine», a soutenu le premier ministre.

«Qu'est-ce que j'aurais pu dire à M. Poutine? Ah! Comment va le Canadien de Montréal, les Capitals? Et comment va Ovechkin? Sérieusement? Sérieusement, quand on fait quelque chose comme ça, j'ai une responsabilité de le dire. Je pense que la population l'apprécie», a-t-il ajouté.