Les catastrophes aériennes semblent se succéder à une cadence rapide en 2014: quatre tragédies majeures se sont produites jusqu'ici, dont trois au cours des 10 derniers jours.

Le Bureau of Aircraft Accidents Archives (B3A) de Genève enregistre 991 morts dans des accidents aériens depuis le début de l'année, soit plus du double du bilan de l'année 2013.

Est-il donc rationnel d'éviter de prendre l'avion? Non: les statistiques sont claires: l'avion reste - de loin - le mode transport le plus sûr et ce, même si 2014 rompt avec une tendance à la baisse dans le nombre de décès observés depuis près de 20 ans.

Le 8 mars, la planète s'est réveillée avec la nouvelle de la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines, avec à son bord 239 personnes originaires de 15 pays. Puis, la semaine dernière, 298 personnes ont péri lors de l'attaque contre le vol MH17 dans l'est de l'Ukraine. Mercredi, le vol GE222 de la TransAsia Airways s'est écrasé à Taiwan durant un typhon, faisant 48 morts à bord. Hier, le vol AH5017 d'Air Algérie s'est écrasé au Mali, et on était sans nouvelles des 116 personnes à bord.

Or, en analysant une moyenne quinquennale des accidents mortels, on constate que le transport aérien est de plus en plus sûr: après avoir connu un sommet au milieu des années 90, avec une moyenne quinquennale de 1500 morts par an, le nombre de morts dans les tragédies aériennes dans le monde a chuté de moitié depuis. Même scénario pour les accidents dans lesquels l'avion est une perte totale.

Notons que cette baisse s'est produite alors que le nombre de vols et le nombre de passagers dans le monde étaient en forte hausse: en 1990, on comptait 20 millions de départs par an, contre plus de 50 millions en 2013.

Selon la Harvard Kennedy School, une personne qui prendrait un vol commercial de 800 kilomètres chaque jour durant un an aurait un risque de mourir dans une tragédie aérienne de 1 sur 85 000. Prendre l'automobile augmente par 100 fois les risques de décès vis-à-vis du transport aérien, selon la même source.