Le chef de la diplomatie britannique William Hague a présenté mercredi à Londres un protocole international qualifié d'«essentiel» par la vedette hollywoodienne Angelina Jolie pour mettre «fin à l'impunité» des violences sexuelles en zone de guerre.

Le document de 146 pages, disponible sur le site du Foreign Office et qui sera traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde, établit des critères internationaux pour qualifier les violences sexuelles de crime. Il vise aussi à harmoniser la manière d'enquêter et de rassembler des informations sur le terrain.

Présenté au deuxième jour d'une conférence «sans précédent» sur les violences sexuelles pendant les conflits, il précise les modalités pour protéger les victimes et les témoins.

«Nous sommes déterminés à veiller à ce que les procureurs, les forces de police, les forces de maintien de la paix et la société civile, en première ligne de ce combat, sachent comment consigner et enquêter sur les violences sexuelles en zone de conflit afin que les auteurs puissent être poursuivis», a déclaré le ministre britannique.

William Hague a estimé que ce protocole, le premier du genre, était «un document extrêmement important» qui jouera «un rôle essentiel pour briser la culture de l'impunité».

Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, a souligné mercredi que les victimes de viol en zone de guerre qu'elle a rencontrées un peu partout dans le monde demandaient toutes «justice».

«Le nombre de condamnations pour viol en zone de guerre est dérisoire», a-t-elle regretté, qualifiant ces viols de «crimes contre l'humanité».

Selon le ministre britannique, «jusqu'à 50 000 femmes» ont été victimes de violences sexuelles pendant la guerre de Bosnie mais «seulement une soixantaine de personnes» ont été poursuivies.

«Les auteurs doivent savoir que, même en période de conflit, les preuves sont réunies et qu'elles seront utilisées contre eux», a déclaré l'actrice américaine.

«Ils doivent savoir que, quand les accords de paix seront signés, il n'y aura aucune amnistie pour les viols», a-t-elle ajouté.

«Nous savons tous combien il est difficile d'obtenir des condamnations pour viol, même dans les pays démocratiques stables, c'est pourquoi nous devons travailler encore plus dur pour rendre possible la justice dans les pays fragiles», a-t-elle appelé de ses voeux.

«C'est le but de ce protocole. C'est un document essentiel», a-t-elle martelé, assurant qu'elle et William Hague allaient demander aux 48 ministres présents jeudi de l'adopter. «Pour, enfin, vraiment mettre fin à l'impunité», a-t-elle conclu.