Le dalaï-lama, en visite à Washington, a salué jeudi le virage de la Chine vers l'économie de marché et, face à un parterre de fervents partisans du marché, souhaité que le capitalisme n'oublie pas la composante humaine.

Au cours d'un séminaire de deux jours à l'American Enterprise Institute, un centre de réflexion conservateur, le leader spirituel tibétain en exil a mis en avant le rôle central du dirigeant Deng Xiaoping dans l'introduction du capitalisme en Chine dans les années 80, preuve selon lui que «l'économie centralisée, peu importe les efforts entrepris, est vouée à l'échec».

«Deng Xiaoping était un dirigeant très, très réaliste. Il a accepté la réalité et a eu le courage de changer le système économique», a déclaré le prix Nobel de la Paix.

Mais le dalaï-lama a aussi mis en exergue les disparités entre riches et pauvres aux États-Unis et le débat sur les inégalités en cours en Inde, où il vit en exil depuis 1959.

«Il faut être attentif aux autres (...) au nom de l'unité de l'humanité», a-t-il estimé.

Le dalaï-lama, connu pour ses traits d'humour, a expliqué à ses hôtes qu'il ne saurait davantage s'exprimer sur le sujet «sans étudier au préalable les flux économiques mondiaux pendant quelques années».

«Après vous avoir écoutés, j'ai davantage de respect pour le capitalisme», s'est-il exclamé dans un fou rire, tout en ajoutant que les orateurs avaient pris soin de préciser que l'économie de marché ne voulait pas seulement dire «argent et exploitation».

La Maison-Blanche n'a pas dit si le président Barack Obama comptait rencontrer le dalaï-lama lors de cette visite. Une précédente rencontre entre les deux hommes au siège de la présidence américaine en 2011 avait provoqué la colère de Pékin.

Barack Obama recevra le dalaï lama vendredi

Le président américain Barack Obama va recevoir le dalaï lama vendredi à la Maison Blanche, une rencontre qui devrait fortement déplaire à la Chine.

«Le président va rencontrer le dalaï lama en tant que leader religieux et culturel respecté internationalement», a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche. Une précédente rencontre entre les deux hommes en 2011 avait provoqué la colère de Pékin.