Les persécutions contre les chrétiens ont augmenté en 2013, indique mercredi l'Index mondial de persécution 2014, classement annuel des 50 pays les plus affectés par le problème, selon l'association «Portes Ouvertes France».

Lors d'une conférence de presse à Paris, son directeur, Michel Varton a précisé que par «persécutions», l'association ne tenait pas seulement compte des actes de violences, mais des pressions, des interdictions, ou des discriminations liées à une religion.

Si, pour la douzième année consécutive, la Corée du Nord reste le pays où, pour les chrétiens, l'existence est la plus dangereuse et la plus précaire, la Somalie se hisse à la seconde place, tribus et clans musulmans mettant à mort «quasiment tous les chrétiens qu'ils rencontrent».

Autres pays soumis à ces pressions hostiles: l'Afghanistan, les Maldives, l'Arabie Saoudite, le Yémen, l'Iran, la Libye, l'Ouzbékistan, le Qatar.

Par ailleurs, «dans 36 des 50 pays recensés, l'islamisme est largement responsable de la persécution des chrétiens», a relevé Michel Varton. Les régions les plus violemment touchées sont aujourd'hui les pays de la ceinture sahélienne, où un cinquième des chrétiens côtoient un septième des musulmans du monde.

«Je suis un mort-vivant», a déclaré Joseph Fadelle, musulman irakien converti de l'islam au christianisme en 1987, baptisé en 2000 et qui, condamné à mort par sa propre famille et par fatwa pour cette «trahison», vit depuis en France, sous protection.

Auteur d'un ouvrage sur son parcours, intitulé «Le Prix à payer», Joseph Fadelle, invité à témoigner lors de cette conférence de presse, a lancé: «le problème ce ne sont pas les musulmans, nos frères dans l'humanité, mais l'islam et le Coran:  j'y trouve le vol, le viol, le mensonge et ce verset: "Tue la personne qui n'est pas d'accord avec toi"».

En termes d'assassinats, a souligné M. Varton, «c'est la Syrie, en proie à la guerre civile, qui détient le triste record du nombre de chrétiens assassinés (1213)», passant de la 11e à la 3e place du classement.

L'augmentation de la persécution est plus marquée encore dans les États dits «défaillants», qui ne sont plus en capacité d'assumer pleinement leur rôle : Somalie, Syrie, Irak, Afghanistan, Pakistan, Yémen et aujourd'hui Centrafrique.

Le Pakistan a connu «la pire attaque contre les chrétiens depuis sa création en 1947», avec un double attentat suicide à la sortie de l'église catholique de Tous-les-Saints à Peshawar, où 89 croyants ont été tués le 22 septembre dernier.

En Egypte, 167 actes violents de persécution ont été dénombrés ainsi que plus de 492 tentatives de fermetures d'églises ou bâtiments annexes», relève également l'Index de «Portes ouvertes».

Les dix pays dans lesquels les chrétiens ont subi le plus de violences étaient, dans l'ordre, la Centrafrique, la Syrie, le Pakistan, l'Égypte, l'Irak, la Birmanie, le Nigeria, la Colombie, l'Érythrée et le Soudan.

Association apolitique d'origine protestante, créée en 1976, «Portes Ouvertes France» établit cet Index depuis 1997, à partir de questionnaires adressés à ses représentants de 22 bureaux opérant dans 60 pays. À chaque paramètre correspond un certain nombre de points.

Ceux-ci sont passés de 2683 à 3019 en un an, témoignant d'une aggravation des persécutions.