Le brise-glace australien parti à la rescousse d'un navire russe piégé par les glaces près de l'Antarctique a fait demi-tour lundi pour cause de mauvais temps, ont annoncé les autorités australiennes.

L'Aurora Australis a dû battre en retraite à 10 milles nautiques du MV Akademik Chokalskiï, immobilisé depuis mardi dans la glace à une centaine de milles à l'est de la base française Dumont d'Urville, a indiqué l'Autorité australienne de la sécurité maritime (AMSA).

«De mauvaises conditions météorologiques ont contraint l'Aurora Australis à retourner en pleine mer cet après-midi», a précisé l'AMSA.

«La zone dans laquelle le MV Akademik Chokalskiï est coincé enregistre actuellement des vents de 30 noeuds et des chutes de neige» qui réduisent la visibilité et rendent périlleuses les conditions de navigation, selon l'agence.

Une nouvelle tentative sera lancée à la première embellie.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué lundi que la plupart des passagers du navire seraient évacués par hélicoptère si la météo est favorable.

«La décision a été prise d'évacuer 52 passagers et quatre membres d'équipage par un hélicoptère du bateau chinois Xue Long, si les conditions météorologiques le permettent», a précisé le ministère dans un communiqué.

Le centre de coordination des secours en Australie est en contact régulier avec le navire, qui transporte 74 passagers, parmi lesquels des touristes et des scientifiques australiens, britanniques et néo-zélandais.

Partis reproduire l'expédition historique menée dans l'Antarctique il y a un siècle (1911-1914) par l'explorateur australien Sir Douglas Mawson, tous sont en bonne santé.

Ils effectuent les mêmes expériences que celles qu'avait alors menées l'expédition de Mawson.

Deux autres brise-glace étaient partis à la rescousse du MV Akademik Chokalskiï - le français l'Astrolabe et le chinois Snow Dragon - mais ils ont dû faire demi-tour faute de capacité suffisante pour fendre l'épaisse banquise.

«Si l'Aurora Australis n'arrive pas à rejoindre l'Akademik Chokalskiï, il est possible que l'on fasse appel à l'hélicoptère, qui se trouve sur le bateau chinois, resté dans la région, pour évacuer les passagers», avait indiqué l'AMSA plus tôt lundi.

Mais cette option a été abandonnée en raison de l'impossibilité pour un hélicoptère de décoller dans ces conditions.

L'Aurora Australis peut briser la glace d'une épaisseur de 1,60 mètre, mais l'Akademik Chokalski est prisonnier de glace de 3 mètres d'épaisseur.

Le bâtiment se trouvait dans une zone où les bateaux peuvent normalement circuler à cette époque de l'année, mais un brusque changement des conditions météo l'a poussé vers les glaces.

Chris Turney, l'un des responsables de l'expédition scientifique, a indiqué dans un tweet que des crevasses étaient apparues dans la glace autour de la proue du bateau, espérant que cela pourrait aider à le libérer.

L'expédition a démarré il y a trois semaines et le navire devait rejoindre la Nouvelle-Zélande début janvier.