Plus de 40 millions d'incidents de mauvais soins se produisent chaque année dans les hôpitaux du monde, affirment des chercheurs de l'Université Harvard.

Les deux tiers de ces incidents surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les auteurs de l'étude tirent leurs conclusions de l'examen de 4000 articles publiés en anglais depuis 1976, qui faisaient état de soins inadéquats prodigués à des patients à travers le monde.

Les chercheurs se sont concentrés sur les prescriptions erronées; les infections urinaires associées à des cathéters; les infections sanguines associées à des cathéters; les pneumonies contractées à l'hôpital; les caillots sanguins; et les plaies de lit.

Le problème le plus fréquent détecté dans les hôpitaux des pays riches est celui des prescriptions erronées, qui survient dans 5 % des cas. En revanche, dans les pays moins bien nantis, les caillots sanguins sont le problème le plus courant, se produisant dans 3 % des cas.

Au total, les auteurs calculent 14,2 cas de mauvais soins par 100 admissions à l'hôpital dans les pays riches contre 12,7 cas par 100 admissions ailleurs dans le monde. Cela correspond à près de 43 millions d'effets indésirables, soit 16,8 millions dans les pays riches et 25,9 millions dans les autres.

Les auteurs calculent que 22,6 millions d'années de vie ont été perdues au problème, à savoir 15,5 millions d'années dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et 7,2 millions dans les pays riches. À eux seuls, les caillots sanguins représentaient 5,4 millions d'années de vie perdues dans les pays moins bien nantis.

Le décès prématuré représentait plus de 78 % des années de vie perdues dans les pays riches et plus de 80 % dans les autres.

Les auteurs notent que si le manque d'accès à des soins médicaux constitue un problème en lui-même, les patients devraient avoir droit à des soins de santé de qualité et sécuritaires une fois hospitalisés.

Les conclusions de l'étude sont publiées dans le journal médical BMJ Quality & Safety.