Les rebelles de Qousseir, ville stratégique dans le centre de la Syrie, sont pris en étau par l'armée dans le nord de la cité, a affirmé vendredi à l'AFP un officier responsable des opérations.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également rapporté que l'armée, soutenue par le Hezbollah libanais, bombardait des localités au nord de Qousseir dans le but de cerner les rebelles dans la partie septentrionale de la ville.

«Les hommes armés (rebelles) sont cernés de tous les côtés, il n'y a pas d'échappatoire pour eux comme avant», a affirmé l'officier au journaliste de l'AFP accompagnant l'armée.

«La bataille va se poursuivre jusqu'à la libération totale de Qousseir. Nous sommes dans la deuxième et avant-dernière phase de la bataille», a précisé l'officier, indiquant que «600 rebelles ont jusqu'à présent été tués».

L'armée et le Hezbollah avaient lancé dimanche l'assaut sur cette ville stratégique aussi bien pour les rebelles que pour le régime, contrôlant au fur et à mesure le sud, l'est et l'ouest.

Le secteur est de la ville, déserté totalement par les habitants, s'est transformé en une véritable caserne, a constaté le journaliste de l'AFP.

Des véhicules lourds, des postes et des fortifications sont présents dans chaque rue, à chaque tournant, et des soldats sont postés sur tous les immeubles donnant sur la partie nord.

«Il y a encore un grand nombre de tireurs embusqués qui essaient de s'infiltrer dans des immeubles pour surveiller les mouvements de l'armée dans les zones sécurisées», affirme un autre officier.

À l'entrée d'une boulangerie, des soldats boivent du café et fument une cigarette, tandis qu'un autre groupe surveille la route principale «pour empêcher toute infiltration d'hommes armés», disent-ils.

L'armée contrôle désormais l'autoroute liant Qousseir à Baalbeck, la grande ville de l'est du Liban et bastion du Hezbollah, selon les militaires.

Le contrôle de Qousseir est essentiel pour les rebelles, car cette ville de 25 000 habitants se trouve sur le principal point de passage des combattants et des armes en provenance et en direction du Liban. La ville est également stratégique pour le régime, car elle est située sur la route reliant Damas au littoral, sa base arrière

L'OSDH a aussi rapporté que de violents combats secouaient les localités de Hamidiyé et Aarjoune, ainsi que l'aéroport de Dabaa, tous situés au nord de Qousseir.

«Les forces du régime tentent d'isoler l'aéroport de Dabaa de la ville pour encercler totalement les groupes rebelles», explique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Quant au Hezbollah, allié indéfectible de Damas, «il utilise l'artillerie lourde et des obus» dans cette bataille contre les rebelles.

Le parti chiite soutient le régime syrien, dominé par les alaouites - une branche du chiisme - tandis que les rebelles en Syrie sont en majorité des sunnites.