Jorge Ferreira doit sa vie à un juge. Le premier magistrat dans l'histoire du Mexique à avoir annulé une procédure pour torture et ordonné une enquête contre les policiers tortionnaires. Son témoignage, à visage découvert sur la plus grande chaîne du pays, a bouleversé ses compatriotes.

Accusé d'homicide, le jeune DJ passe 48heures entre les mains des policiers fédéraux puis de l'État de Mexico, sans connaître le motif de sa détention. Décharges électriques sur les testicules, injections de produits, simulation de noyade. Tout est bon pour obtenir ses aveux.

«Le pire, c'est quand on réalise leur amateurisme. Ils n'ont aucune idée du niveau de résistance du corps humain. Parfois, on sent notre cerveau ralentir et s'arrêter.» Un temps laissé pour mort, il finit par craquer.

Au cours de sa présentation au juge de première instance, Jorge ne tient pas sur ses jambes, mais son avocat sait qu'il sera impossible de faire reconnaître la torture. Alors, il innove et demande dans un recours d'expliquer l'état de son client au moment des aveux. Le juge conclura que les coups signalés dans le rapport médical se sont produits lorsqu'il était entre les mains des policiers. Sa confession est alors jugée irrecevable.