Le président des États-Unis Barack Obama a accusé vendredi la Birmanie, la Bolivie et le Venezuela d'avoir «manifestement failli» dans la lutte contre le trafic de drogue, affirmant toutefois que l'aide fournie à ces pays demeurait «vitale pour les intérêts américains».

C'est la quatrième année consécutive que ces trois pays sont sur la «liste noire» américaine de la lutte anti-drogue, divulguée chaque septembre dans un mémorandum de la Maison-Blanche.

La nouveauté cette année réside dans la phrase du président prônant la poursuite de la coopération avec ces pays sud-américains et asiatique.

«Le soutien aux programmes d'aide à la Bolivie, à la Birmanie et au Venezuela est vital pour les intérêts des États-Unis», a écrit M. Obama.

Son administration n'a pas détaillé les raisons pour lesquelles ces trois pays étaient particulièrement pointés du doigt parmi la liste noire de 20 pays --dont l'Afghanistan, la Colombie et le Mexique-- accusés d'être des «lieux majeurs de transit de stupéfiants et/ou des pays producteurs majeurs de stupéfiants».

L'an dernier, le président américain défendait une coopération «limitée» avec le Venezuela, tandis que la coopération n'existait même pas avec la Birmanie, où la junte militaire au pouvoir depuis 30 ans a laissé la place à un gouvernement civil en 2011.

Mais les récentes réformes en Birmanie font que Rangoon mérite une «clause d'intérêt national», ce qui veut dire que les États-Unis continueront d'aider ce pays dans sa lutte anti-drogue.

Deuxième plus grand producteur d'opium dans le monde, la Birmanie a fait des «pas importants» dans sa collaboration internationale contre la drogue, et a détruit notamment trois fois plus de champs d'opium cette année que l'an dernier, fait valoir la Maison-Blanche.

Quant au Venezuela, il demeure «vital pour les intérêts américains» mais reste «une des principales voies de trafic venant d'Amérique du Sud».

La Maison-Blanche met en cause des «frontières poreuses avec la Colombie» voisine, un «système judiciaire faible», une coopération internationale «incohérente» et un «environnement généralement permissif et corrompu», laissant également entendre que certains responsables vénézuéliens sont «impliqués» dans du trafic de drogue.

Les États-Unis félicitent certes la Bolivie pour certaines actions mais l'accuse d'avoir contribué de manière «négligeable» aux efforts mondiaux de lutte anti-drogue et rappellent que des responsables boliviens ont été arrêtés pour avoir «facilité» le transport de drogue.