Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont affiché jeudi, lors d'un entretien, leur «détermination» à appliquer les sanctions contre l'Iran et appelé Téhéran à s'engager dans une «négociation sérieuse» sur son programme nucléaire, a rapporté l'Élysée dans un communiqué.

Lors de cette discussion par vidéoconférence, les présidents français et américain ont exprimé leur volonté d'appliquer «les sanctions avec la plus grande fermeté aussi longtemps que Téhéran refusera de se conformer à ses obligations internationales», a ajouté l'Élysée, à deux jours d'une rencontre à Istanbul, samedi, entre l'Iran et les grandes puissances.

MM. Sarkozy et Obama ont également «appelé l'Iran à saisir l'occasion de la reprise du dialogue avec les Six pour s'engager dans une négociation sérieuse et suspendre toutes ses activités nucléaires sensibles», selon le communiqué de l'Élysée.

Le groupe «5+1» (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, plus Allemagne) et l'Iran se retrouvent samedi à Istanbul pour discuter à nouveau du programme nucléaire controversé iranien.

Téhéran a promis à cette occasion de «nouvelles initiatives» dans un climat de tension et de scepticisme occidental, alors que les dernières discussions entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1, tenues à Istanbul en janvier 2011, se sont conclues par un échec.

Clinton réagit

«En venant à la table des négociations, les Iraniens devront prouver qu'ils sont sérieux», a déclaré à Washington la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, espérant que les discussions donneraient des «résultats concrets».

«Nous souhaitons qu'ils prouvent clairement par les actions qu'ils proposent qu'ils ont véritablement abandonné toute ambition d'obtenir des armes nucléaires», a-t-elle indiqué à la presse, en marge d'un sommet des ministres des Affaires étrangères du G8.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce que conteste Téhéran, qui affirme que son programme d'enrichissement nucléaire n'a pas de visées militaires.

«Nous comprenons que les Iraniens vont demander des garanties, ou des actes de notre part, et nous prendrons certainement ceci en considération. Mais je crois qu'il est clair pour tout le monde (...) qu'il y a une fenêtre pour la diplomatie, mais elle ne restera pas ouverte éternellement», a ajouté la secrétaire d'État.

Les discussions à Istanbul «sont une chance pour l'Iran d'apporter une réponse crédible aux inquiétudes de la communauté internationale», a encore souligné Mme Clinton.