Une image vaut mille mots, dit-on. En voici cinq qui ont marqué les esprits et sont devenus des symboles du printemps arabe. On se souvient des dromadaires déferlant sur la place Tahrir et des téléphones cellulaires brandis par des dizaines de manifestants. Retour en cinq temps sur une année qui a changé la face du monde arabe.

Le seau (et autre casque improvisé) > Ils ont fait les délices des photographes du monde entier. Casserole, seau, boîte de carton, bouteille de boisson gazeuse: tout pouvait devenir un casque protecteur pour les Égyptiens descendus dans la rue.

Le dromadaire > L'idée était bizarre et a fait long feu, mais elle a marqué les esprits: le 2 février 2011, des pro-Moubarak montés sur des dromadaires et des chevaux ont attaqué les manifestants réunis place Tahrir, au coeur du Caire. À coups de gourdin et de couteau, les cavaliers ont blessé un demi-millier de personnes, sous l'oeil impassible des militaires.

Le pain > On l'oublie facilement, mais ce sont d'abord des raisons économiques, plus que politiques, qui ont enflammé les peuples arabes. «Du pain, de l'eau, oui. Mais non à Ben Ali», scandaient les manifestants tunisiens, excédés par le chômage élevé et les inégalités croissantes. L'Égypte était encore sous le choc de la crise du pain, en 2008, lorsque les prix avaient triplé et provoqué émeutes et affrontements.

Le téléphone cellulaire > Omniprésent, il est très tôt devenu une arme redoutable entre les mains des protestataires. Plus moyen pour les dictateurs de cacher la répression ou de désinformer quand des centaines de téléphones cellulaires équipés d'une caméra transmettent sans cesse la moindre bavure, envoient des textos mobilisateurs et publient sur Twitter et Facebook.

Le bulletin de vote > L'ultime récompense des révolutionnaires de la Tunisie et de l'Égypte: cocher une feuille de papier sur laquelle apparaissent des dizaines de candidats qui n'ont pas été choisis par le pouvoir. Pour la première fois, des élections libres ont pu être tenues, ouvrant la porte à une démocratie encore fragile. Les résultats, cependant, ont laissé un goût amer aux forces progressistes, avec la victoire des islamistes. Faudra-t-il ajouter le hidjab en 2012 comme icône du Printemps arabe?