Il s'agit de jeter un coup d'oeil aux photos des «indignés» du mouvement «Occupy» dans les journaux à travers le monde pour apercevoir une poignée de personnes qui portent le masque d'un homme souriant au regard mystérieux arborant une fine barbe.

Ce masque représente - de façon stylisée - Guy Fawkes, un Britannique qui a tenté de faire sauter l'édifice du parlement britannique le 5 novembre 1605.

«Ce sont des masques qui ont une signification puissante», a lancé Alexandre Ricciardelli, qui s'affairait jeudi à rouler une cigarette sur une table à pique-nique du parc Zuccoti, deux jours avant l'anniversaire de l'acte terroriste raté du 17e siècle.

«Mais l'idée n'est pas de faire sauter quoi que ce soit, a-t-elle précisé. C'est plutôt pour rester anonymes - et pacifiques.»

Pour la jeune femme du New Jersey âgée de 20 ans, le fait de porter le masque de Fawkes signifie «être opposé à L'Homme («The Man»), le pouvoir qui opprime (la société)».

Ce ne sont pas les livres d'histoire qui ont popularisé ce masque: c'est plutôt plutôt le film «V For Vendetta», sorti en 2006, lui-même basé sur un roman illustré datant d'une trentaine d'années. Le long métrage scénarisé par les Wachowski, à qui l'on doit la trilogie des films «La matrice», mettait en vedette Natalie Portman, John Hurt et Hugo Weaving, qui portait le fameux masque.

Près de deux ans après la sortie de ce long métrage, les membres du groupe de pirates informatiques Anonymous ont porté le masque pour dénoncer l'Église de Scientologie. Vinrent ensuite WikiLeaks, puis le mouvement «Occupy».

Le masque semble gagner en popularité au parc Zuccoti. «J'en avais 10 ici hier, et je les ai tous vendus», explique Jason J. Cross, qui vend les masques 5 $.

«L'origine de ce masque provient de l'idée de se soulever contre le gouvernement, explique-t-il. Guy Fawkes représente le fait que ce sont les gens qui ont véritablement le pouvoir.»

Et selon un homme de la succursale londonienne du mouvement «Occupy», le masque est devenu un véritable symbole pour les «indignés».

«Cela unit le monde sous un symbole identique», a fait valoir un homme âgé de 33 ans. L'individu a demandé à ne pas être identifié, disant appartenir à un groupe de pirates informatiques qui a été accusé de s'être introduit dans les systèmes des gouvernement et de certaines entreprises.

«Les gens se cachent derrière les masques, ils les portent et leur identité demeure secrète. Ils se permettent de faire beaucoup plus de choses que s'ils n'en portaient pas», a-t-il conclu.