Cinq personnes ont été tuées et au moins 35 blessées jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée près d'un poste de police dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé la police.

L'explosion, à un point de contrôle près d'un poste de police dans la région de Lakki Marwat (province de Khyber Pakhtunkwa), a aussi causé des dégâts à une quarantaine de commerces et à une dizaine de maisons, a indiqué à l'AFP le chef de la police locale, Gul Wali Khan.

Les policiers du point de contrôle ont repéré un véhicule suspect et ont ordonné à son conducteur de s'arrêter. Ils ont fait feu lorsque celui-ci a refusé d'obtempérer, a-t-il expliqué.

«Le kamikaze a fait exploser la voiture. Il s'agissait d'une attaque suicide», a-t-il dit.

«Jusqu'à présent, nous avons retrouvé cinq corps parmi les débris», a déclaré le chef de la police locale.

Les morts sont tous des civils tués dans l'effondrement de bâtiments, a-t-il précisé, ajoutant que 35 personnes étaient blessées, dont 10 policiers.

La région de Lakki Marwat est frontalière des zones tribales du Waziristan du Sud, considérées comme la zone la plus dangereuse au monde par Washington et servant de base de repli aux rebelles talibans afghans.

C'est également dans la province de Khyber Pakhtunkwa que les forces spéciales américaines avaient tué le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, le 2 mai à Abbottabad.

Par ailleurs, sept personnes ont été tuées jeudi dans une embuscade, aux motivations peut-être confessionnelles, dans la zone tribale de Kurram.

Des hommes armés ont attaqué un véhicule qui transportait huit personnes, toutes de minorité chiite, dans la zone de Makhizai, a indiqué à l'AFP le chef de l'administration locale, Javedullah Khan.

«Des hommes armés, cachés derrière des buissons le long de la route, ont ouvert le feu», tuant sept passagers et blessant le huitième, a-t-il raconté.

La région de Kurram, en majorité sunnite, est régulièrement secouée par des violences confessionnelles.

En juillet, sept chiites avaient trouvé la mort dans un incident similaire.

Un responsable des forces de sécurité locales a confirmé l'attaque, mais aucune revendication n'avait été reçue jeudi soir, selon M. Khan, qui a ajouté que la thèse du règlement de compte familial n'était pas écartée.

Les deux attaques coïncident avec la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.

Le nord-ouest du Pakistan souffre d'une insécurité chronique attribuée aux talibans ou aux réseaux liés à Al-Qaïda, notamment dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan.

Le mois dernier, 51 personnes ont été tuées dans une mosquée du district de Khyber, dans l'attentat-suicide le plus meurtrier des trois derniers mois au Pakistan.

La semaine dernière, 11 personnes ont été tuées dans l'explosion commandée à distance d'une bicyclette piégée à Nowshera, au nord-est de Peshawar, la capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa.

Au cours des quatre dernières années, plus de 4550 personnes ont été tuées au Pakistan dans des attentats à la bombe, commis pour la plupart par les talibans ou d'autres groupes liés à Al-Qaïda.