Le Vatican a manqué à ses obligations internationales vis-à-vis de la protection de l'enfance, dans les affaires d'abus sexuels sur des mineurs commis par des prêtres, estime le rapport annuel d'Amnistie internationale, publié vendredi.

«Le Saint-Siège n'a pas suffisamment respecté ses obligations internationales sur la protection des enfants», souligne Amnesty, qui a consacré pour la première fois un chapitre spécifique au Vatican dans son rapport annuel, selon une porte-parole.

L'ONG mentionne les «preuves croissantes d'abus sexuels concernant des enfants commis par des membres du clergé ces dernières décennies et l'incapacité persistante de l'Église catholique à faire face à ces crimes de manière appropriée».

Le pape a reconnu ces abus lors de ses visites dans les pays concernés, tels que l'Irlande, Malte et le Royaume-Uni, et a exprimé ses regrets, note l'organisation de défense des droits de l'Homme, qui a son siège à Londres.

L'Église a renforcé la loi canonique sur le sujet, mais cette dernière «ne comporte par d'obligation pour les autorités ecclésiastiques d'informer les autorités civiles en vue d'une enquête criminelle», observe l'ONG. «Le secret est obligatoire pendant la procédure», relève-t-elle en outre.

Sur un plan international, le Saint-Siège n'avait toujours pas rendu fin 2010 son rapport sur la Convention des Nations unies sur les Droits de l'enfant, attendu en 1997, ni le rapport sur la Convention contre la torture, prévu pour 2003, indique encore le rapport.

Le scandale des prêtres pédophiles avait atteint son paroxysme en 2010 avec des révélations en chaîne en Belgique, en Allemagne et en Irlande.

Des évêques s'étaient vu reprocher d'avoir étouffé certains scandales, en protégeant des prêtres pédophiles et en se contentant de les muter.

Une circulaire du Vatican aux évêques du monde entier, avec des «lignes directrices» à suivre face aux cas de pédophilie au sein de l'Église, doit être publiée lundi prochain.