Le Parti national écossais (SNP) a enregistré une spectaculaire percée aux élections régionales de jeudi, réitérant immédiatement sa promesse d'organiser un référendum sur l'indépendance de cette région britannique semi-autonome et riche en pétrole.

Le SNP a décroché la majorité absolue des sièges au Parlement écossais, lors du scrutin organisé en même temps qu'une série d'élections au Royaume-Uni.

Selon des résultats partiels disponibles vendredi en début d'après-midi, le SNP a raflé au moins 65 des 129 sièges, prenant de court tous les experts.

Il s'agit d'une «victoire sensationnelle», a réagi le chef du SNP et Premier ministre écossais, Alex Salmond, dont le parti disposait d'une majorité relative dans le Parlement sortant.

Il est désormais en position d'organiser un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, une idée qu'il défend depuis des années sans pour autant l'avoir placé au coeur de sa campagne électorale en 2011.

Sans attendre les résultats définitifs, M. Salmond a promis d'organiser la consultation dans les quatre ans. «Puisque les gens nous ont accordé leur confiance, nous devons en retour leur faire confiance, et c'est pourquoi nous devrons organiser un référendum pendant la législature», a-t-il déclaré vendredi.

Le SNP avait fait une promesse identique en 2008, mais n'avait pu la tenir, faute de majorité absolue au Parlement.

Tout en saluant la victoire du SNP, le Premier ministre britannique David Cameron a expliqué «croire passionnément en l'union». En cas de référendum, «je ferais campagne, avec tout le courage que j'ai, pour conserver l'unité du Royaume-Uni», a-t-il assuré.

L'Ecosse est rattachée depuis trois siècles au Royaume-Uni, mais dispose de son Parlement et de son gouvernement depuis 1999.

Le SNP considère que l'Ecosse, qui compte 5 millions d'habitants, dispose de suffisamment de ressources pour être indépendante, avec le pétrole, le gaz de la mer du Nord ou encore la pêche. Ces ressources pétrolières sont cependant sur le déclin, et son secteur bancaire, très dynamique, a fortement souffert lors de la crise financière.

Si le SNP est très populaire en Ecosse, la cause indépendantiste reste fortement controversée au sein de la classe politique britannique évidemment, mais aussi parmi les Ecossais eux-mêmes.

Selon un sondage réalisé en mars 2010 par l'institut YouGov, 27% des Ecossais seulement voteraient pour l'indépendance de leur région.

Le SNP de centre-gauche, au pouvoir en Ecosse depuis 2007, doit avant tout sa popularité à sa politique sociale relativement généreuse, alors que le gouvernement britannique de coalition, composé des conservateurs et des libéraux-démocrates, a décrété une politique d'austérité drastique.

Le Parlement écossais a notamment décidé un gel des impôts locaux pendant cinq ans, et a défendu ardemment le budget du National Health Service (NHS), le service public de santé britannique, et le nombre de policiers, tandis que les effectifs de la police ont été revus à la baisse dans plusieurs régions britanniques.