Le président américain Barack Obama a donné dimanche à Rio la transition du Brésil vers la démocratie dans les années 1980 en «exemple» aux pays du Moyen-Orient comme La Libye en révolte contre leurs régimes autoritaires.

Un jour après avoir donné l'ordre aux forces armées américaines de bombarder des cibles militaires en Libye pour empêcher le régime de Mouammar Kadhafi de réprimer dans le sang la rébellion de sa population, M. Obama a énoncé un plaidoyer en faveur de la démocratie dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, secoués depuis le début de l'année par des mouvements de révolte.

Comme samedi à Brasilia, M. Obama a gardé à l'esprit la situation en Libye où les forces armées américaines participent aux opérations militaires destinées à faire respecter la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.

M. Obama a d'ailleurs commencé la journée par une téléconférence consacrée au conflit, avec ses secrétaires d'Etat Hillary Clinton et à la Défense Robert Gates. Il s'est aussi entretenu à ce sujet avec le roi Abdallah II de Jordanie.

Le président américain, qui a engagé avec une grande prudence les Etats-Unis dans l'opération militaire en Libye et a promis que pas un soldat américain ne mettrait le pied dans ce pays, a souligné que «personne ne peut savoir avec certitude comment ce changement va aboutir».

«Mais je sais que le changement n'est pas quelque chose dont nous devrions avoir peur», a lancé M. Obama, qui s'exprimait dans un théâtre du centre de la «Ville merveilleuse» au deuxième et dernier jour d'une visite au Brésil, dans le cadre d'une tournée de cinq jours en Amérique latine.

«Lorsque les hommes et les femmes réclament leurs droits de façon pacifique, notre humanité commune est améliorée. Où que la lumière de la liberté soit allumée, le monde devient plus éclairé», a-t-il dit.

«Et c'est l'exemple du Brésil. Le Brésil, un pays qui montre qu'une dictature peut devenir une démocratie vibrante. Le Brésil, un pays qui montre que la démocratie offre aux habitants aussi bien la liberté que des opportunités» de prospérer, a dit le président qui a souhaité que son pays et le Brésil deviennent des «partenaires égaux».

M. Obama a relevé que la place Cinelandia, à l'extérieur du théâtre municipal dans lequel il s'exprimait, avait connu des manifestations pour la démocratie, couronnées de succès avec la fin de 21 ans de dictature militaire en 1984.

Dimanche en fin de matinée, M. Obama, son épouse Michelle et leurs filles Sasha et Malia se sont rendus dans la «Cité de Dieu», une favela de 40.000 habitants de la banlieue ouest de Rio. Ce bidonville a été pacifié et les trafiquants de drogue en ont été expulsés.

La quartier a néanmoins été bouclé par de très nombreux policiers et militaires, et des tireurs d'élite étaient postés sur les toits.

Salué à son arrivée par des «Obama, Obama», lancés par des habitants aux fenêtres, le président a assisté à un concert de percussions, à une représentation de capoeira (lutte dansée afro-brésilienne), et échangé quelques passes de football avec des enfants de la communauté.

A la nuit tombée, M. Obama a visité en famille le site de la statue du «Christ Rédempteur» en haut du Corcovado, d'où l'on jouit d'une vue panoramique incomparable sur la ville et la baie de Rio.

M. Obama gagnera lundi matin Santiago du Chili où il passera la journée et prononcera un grand discours consacré à la politique de son administration envers l'Amérique latine. La journée de mardi sera consacrée au Salvador, seule étape en Amérique centrale de cette tournée qui s'achèvera mercredi.