Le président américain Barack Obama a menacé Mahmoud Abbas de «répercussions» pour l'Autorité palestinienne s'il insistait pour faire voter au Conseil de sécurité une résolution sur la colonisation, a dit vendredi un responsable palestinien.

«Le président Obama, lors de sa conversation jeudi avec le président Abbas, a menacé de prendre des mesures contre l'Autorité palestinienne si elle insistait pour demander au Conseil de sécurité de condamner la colonisation et d'en demander l'arrêt», a précisé ce responsable, sous couvert de l'anonymat, au lendemain d'un entretien téléphonique de près d'une heure entre MM. Obama et Abbas.

«Il y aura des répercussions sur les relations palestino-américaines si vous persistez dans vos tentatives pour aller au Conseil de sécurité et ignorez notre demande, en particulier compte tenu du fait que nous avons des propositions alternatives», a ajouté M. Obama, selon ce responsable.

Pour sa part, M. Abbas a répondu que «la revendication palestinienne d'arrêter les activités de colonisation est irréversible parce que c'est la cause de l'effondrement du processus de paix et c'est une décision prise par la direction palestinienne et le peuple palestinien tient à cette exigence», selon la même source.

Selon un porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum, «cela confirme le soutien total de l'administration américaine à la politique arbitraire du gouvernement d'occupation.

«Ceux qui ont parié sur le soutien de l'administration américaine aux droits du peuple palestinien ont perdu», a-t-il déclaré à l'AFP.

«Abou Mazen (Mahmoud Abbas, NDLR) est faible parce qu'il est allé sans le peuple palestinien vers les instances internationales», a estimé le responsable du Hamas, l'appelant à «cesser de porter la cause palestinienne à des institutions internationales dont les décisions sont devenues purement américaines».

Selon des responsables palestiniens, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a proposé au groupe arabe, qui a refusé, de renoncer à faire voter le projet de résolution comme prévu vendredi.

Elle a proposé en échange un communiqué non contraignant de la présidence du Conseil, l'envoi d'une mission sur place du Conseil de sécurité, et une référence aux frontières de 1967 dans le prochain communiqué du Quartette sur le Proche-Orient (États-Unis, ONU, Russie et Union européenne).