Au moins 90 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur fonction depuis le début de l'année, soit une augmentation de 25% par rapport à 2009, a dénoncé mercredi l'ONG Presse Emblème Campagne (PEC).

«C'est un échec. Nous ne progressons pas. Au lieu de s'améliorer, la situation se détériore», a déploré le secrétaire général de la PEC Blaise Lempen, cité dans un communiqué.

«Les associations de journalistes doivent être beaucoup plus actives, les gouvernements beaucoup plus fermes dans la prévention et la répression de ces délits», a-t-il ajouté.

Le Mexique, pris dans un violent conflit opposant l'armée aux cartels de la drogue, continue d'être le pays le plus dangereux, avec treize employés des médias tués. Suivent le Honduras et le Pakistan, avec neuf tués dans chaque pays, selon l'ONG basée à Genève, qui milite pour une meilleure protection des journalistes dans les zones de conflits.

Cinq autres journalistes ont été assassinés en Irak, «une nouvelle dégradation inquiétante alors que la situation s'était calmée», s'inquiète l'ONG.

En outre, cinq employés des médias sont morts en Russie dans la région du Nord-Caucase, «victimes de règlements de comptes». Et cinq ont été tués aux Philippines, «victimes de tueurs», note le communiqué.

Trois journalistes ont été tués dans chacun de cinq autres pays: Somalie, Indonésie, Népal, Nigeria et Colombie.

Deux journalistes ont également succombé en Afghanistan, où deux reporters français de la chaîne France 3 sont retenus depuis un peu plus de neuf mois dans l'est de Afghanistan, où sont stationnées une partie des forces françaises.

En Angola, en Thaïlande, en Inde, au Venezuela et en Ouganda, dans chacun de ces pays, deux journalistes ont également été tués.

L'ONG appelle la communauté internationale à élaborer une Convention sur la protection des journalistes pour «renforcer l'application du droit existant» et demande au Conseil des droits de l'homme, actuellement réuni en session, de se saisir du dossier.