En période de rigueur budgétaire, mieux vaut optimiser les performances des systèmes éducatifs et les adapter au monde du travail, prône l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans son rapport annuel sur l'éducation publié mardi.

«En période d'austérité (...), il faut conserver les éléments essentiels qui vont permettre d'assurer une croissance durable pour l'avenir, en particulier l'éducation (...) et (l'investissement dans) l'université», a déclaré le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.

Il s'exprimait lors d'une conférence de presse de présentation du 10e rapport de l'OCDE, «Regards sur l'Education» 2010, qui porte sur les 31 membres de l'organisation et intègre des données sur le Brésil, la Russie et, pour la première fois, sur la Chine et l'Inde.

M. Gurria plaide pour que les pays trouvent «de nouveaux moyens de générer un meilleur rendement pour leurs investissements dans l'éducation» et pour que les systèmes éducatifs soient «efficaces» et s'adaptent à «un marché du travail qui évolue rapidement». Car à l'avenir, on mesurera la réussite des systèmes d'éducation «à l'aune des résultats indicatifs atteints et de leur impact sur le progrès économique et social».

Dans l'immédiat, «la plupart des pays membres ont accompli des progrès importants» dans le domaine du taux de diplômés de l'enseignement supérieur, s'est félicité M. Gurria. Selon le rapport, ce taux est passé de 20 à 38% en moyenne entre 1995 et 2007.

Ces nouveaux diplômés ont été absorbés sur le marché du travail, puisqu'en moyenne, 75% de ces jeunes occupent un emploi qualifié, selon l'OCDE.

En 2007, la Finlande avait 62,6% de diplômés de l'enseignement supérieur, l'Islande 56,6%, les États-Unis 37,3%, le Royaume-Uni 34,9%, la Turquie 19,5% et le Mexique 18,14%.

En outre, «en moyenne dans l'OCDE, 35% de la tranche des 25-34 ans ont un diplôme d'études supérieures, contre 20% des 55-64 ans».

Les responsables de l'organisation ont rappelé qu'un meilleur niveau d'études était gage d'une meilleure insertion sur le marché de l'emploi, de salaires plus élevés et d'une meilleure santé. Par exemple, le taux de chômage des 15-29 ans ayant un niveau inférieur au baccalauréat a augmenté de 4,8% entre 2008 et 2009 dans les pays de l'OCDE contre +1,7% pour les diplômés de l'enseignement supérieur.

En outre, pour un gouvernement, «un homme diplômé de l'enseignement supérieur générera 119 000 dollars américains de plus en recettes fiscales et en cotisations sociales sur toute sa vie active, qu'une personne n'ayant pas fait d'études supérieures.

En moyenne dans l'OCDE, l'éducation représente 5,7% du PIB (6% en France, 7,6% aux États-Unis, 4,9% au Japon).

Le rapport s'intéresse aussi aux étudiants étrangers, soulignant que les plus nombreux sont originaires de Chine et d'Inde. «Les jeunes Chinois représentent 17% de tous les étudiants étrangers inscrits dans les pays de l'OCDE et ont comme première destination les États-Unis (21,6%) puis le Japon (15,3%).

Autre fait marquant: il apparaît que «dans la plupart des pays de l'OCDE», les enseignants sont «toujours moins bien payés que d'autres professionnels à qualifications égales: un enseignant gagne environ 79% du salaire moyen. En Hongrie, Islande, Israël, Italie, République tchèque, ce rapport tombe à moins de 60%.

Par ailleurs, pour la première fois, est publiée une statistique qui montre qu'en moyenne dans l'OCDE, qu'on soit immigré ou natif du pays, les chances de trouver un emploi quand on est diplômé de l'enseignement supérieur sont les mêmes.